Les habitants du turbulent État d'Anambra, dans le sud du Nigeria, élisaient samedi leur gouverneur, un scrutin perçu comme un test de la capacité du Nigeria à organiser des élections crédibles avant la présidentielle de l'an prochain.

De nombreux bureaux de vote ont ouvert avec plus de trois heures de retard en raison de délais de livraison de matériel électoral, ont rapporté des témoins et des journalistes locaux interrogés par un correspondant de l'AFP qui a aussi constaté ce retard dans une dizaine de bureaux visités.

«Cette élection doit être libre, juste et transparente pour que nous soyons un exemple pour d'autres États (de la fédération nigériane, ndlr). Il le faut», a déclaré Ikechukwu Okafor, vendeur d'ustensiles de cuisine.

«Il y a plus de policiers que d'électeurs», a remarqué cet homme de quarante ans qui patientait avec une poignée d'autres votants devant l'un des 4 623 bureaux de vote.

Quelque 23 000 policiers ont été déployés dans l'État méridional théâtre à la fin des années 60 de la guerre de sécession du Biafra (au moins un million de morts) et qui a la réputation d'être une zone de non droit où la loi est souvent celle de la violence.

De nombreux observateurs estiment que le déroulement de cette élection donnera le ton pour la présidentielle prévue en avril 2011.

L'élection présidentielle de 2007, qui a porté au pouvoir Umaru Yar'Adua, hospitalisé à l'étranger depuis plus de deux mois, avait été marquée par de nombreuses irrégularités et les réformes électorales tant promises n'ont toujours pas vu le jour.

Quelque 1,8 million d'inscrits doivent élire leur gouverneur parmi 25 candidats. Aucun n'est clairement favori parmi les quatre principaux prétendants au poste.

Le gouverneur sortant Peter Obi, du All Progressives Grand Alliance party (AGPA, opposition) fait face notamment à l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Chukwuma Soludo, candidat du Parti démocratique du peuple (PDP) formation au pouvoir qui domine largement la scène politique nigériane.

L'élection a lieu dans un climat général d'incertitude et de tension à l'échelon national en raison de l'absence prolongée du chef de l'État, hospitalisé en Arabie saoudite depuis le 23 novembre.