Les heurts entre forces somaliennes et insurgés islamistes, qui ont fait un nombre de victimes «alarmant», ont fait fuir de Mogadiscio 13 600 personnes en deux semaines, a indiqué mardi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Alors que le gouvernement de transition (TFG) annonce depuis plusieurs semaines une offensive dans la capitale contre les insurgés shebab, qui se réclament d'Al-Qaeda, et leurs alliés du Hezb al-Islam, «les violences ne cessent pas à Mogadiscio, poussant la population à fuir», a expliqué une porte-parole du HCR, Melissa Fleming.

«Quelque 13 600 personnes ont dû quitter leur maison en seulement deux semaines en raison des affrontements» entre les forces gouvernementales et les groupes d'opposition armés, a-t-elle précisé lors d'un point de presse.

«Parmi ces personnes, seules 8800 sont parvenues à quitter la capitale» pour un camp proche, a-t-elle ajouté, soulignant que «4800 autres se sont retrouvées dans des quartiers relativement plus sûrs» de la ville.

«Le nombre des victimes et des personnes blessées par les combats est alarmant», s'est par ailleurs inquiétée Mme Fleming.

«Selon les partenaires du HCR sur place, au moins 50 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées depuis que le conflit s'est intensifié la semaine dernière», a-t-elle expliqué.

Les shebab ont affirmé se préparer «à contre-attaquer» à l'offensive du TFG et ont déployé en renfort des centaines de combattants sur les lignes de front de la capitale.

Les Somaliens, confrontés à une instabilité pratiquement devenue endémique et à une grande pauvreté, fuient en masse leur pays, notamment en Éthiopie voisine où ils sont, selon le HCR, 200 à arriver quotidiennement. Le pays compte actuellement, d'après l'agence onusienne, 67 000 réfugiés somaliens.

Le HCR a commencé le 12 février un programme de relogement de ces réfugiés dont 250 ont été déplacés du centre de transit de Dolo Ado (à la frontière) à un camp situé à 65 km à Melkadida, dans le sud-ouest de l'Éthiopie.