L'Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) regroupant six pays d'Afrique de l'Est a promis lundi de fournir 2 000 soldats à la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), à l'issue d'un sommet extraordinaire à Addis Abeba.

La déclaration finale de ce sommet d'un jour ne précise pas lequel ou lesquels des six pays membres est susceptible de se porter volontaire pour fournir ces renforts.

L'Igad «décide de déployer immédiatement 2 000 soldats de maintien de la paix au sein de l'Amisom» et «demande aux chefs d'état-majors des États membres d'organiser une réunion d'urgence pour soumettre à la commission de l'Union africaine un plan d'action», selon la déclaration finale du sommet.

Le mandat de l'Amisom prévoit normalement que les pays frontaliers de la Somalie ne peuvent y envoyer de troupes, laissant théoriquement l'Ouganda seul membre de l'Igad en situation de le faire.

Toutefois, un responsable de l'Igad a assuré à des journalistes à Addis Abeba que rien ne s'opposait à ces renforts de troupes de la part de membres de l'Igad frontaliers de la Somalie, comme l'Ethiopie ou le Kenya.

«Les troupes viendront des pays membres de l'Igad, les chefs d'État en ont décidé ainsi. Le financement viendra de l'Amisom», a expliqué le secrétaire exécutif de l'Igad Mahboub Maalim.

«Il n'y a aucune interdiction à ce que l'Ethiopie ou le Kenya envoient des troupes», a-t-il ajouté.

L'organisation régionale est composée normalement de sept pays: Ouganda, Éthiopie, Djibouti, Kenya, Soudan, Somalie mais le septième, l'Erythrée, est actuellement suspendu.

À l'ouverture du sommet, le président somalien Sharif Cheikh Ahmed avait appelé ses homologues d'Afrique de l'est à «redoubler les efforts» contre les shebab, afin de «mettre sur pied une stratégie militaire efficace».

Déployée en mars 2007, l'Amisom compte actuellement quelque 6 000 soldats ougandais et burundais, contre les 8 000 initialement prévus, et est chargée de protéger des sites stratégiques de la capitale, Mogadiscio, comme la présidence, le port et l'aéroport.

L'Ethiopie a mis fin, début 2009, à une intervention militaire de deux ans en Somalie mais le premier ministre Meles Zenawi a déjà averti qu'il enverrait de nouveau des troupes si les insurgés islamistes prenaient le pouvoir.

Le gouvernement du président somalien Sharif Cheikh Ahmed, élu en janvier 2009 par un parlement élargi, ne contrôle que quelques quartiers de la capitale et ne doit sa survie qu'à la protection de l'Amisom.

Les shebab, dont les dirigeants ont fait allégeance l'année dernière à Al-Qaïda, ont intensifié les combats ces dernières semaines à Mogadiscio et réduit un peu plus le périmètre contrôlé par le gouvernement.

De son côté, l'Ouganda s'est dit prêt à envoyer plus de troupes en Somalie, mais à la condition que le mandat de l'Amisom soit renforcé.

«L'Ouganda est prêt à envoyer plus de troupes sur le terrain seulement si le mandat est changé de telle manière que l'on puisse poursuivre les shebab», a expliqué le ministre-adjoint des Affaires étrangères Okello Oryem, interrogé à Kampala par l'AFP.

L'Ouganda et plusieurs autres pays de la région militent depuis plus d'un an en faveur d'un durcissement du mandat de l'Amison qui permettrait aux soldats de cette dernière d'engager plus résolument des actions militaires contre les insurgés islamistes shebab.