Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné lundi les violences survenues récemment dans l'immense camp de déplacés de Kalma au Darfour et a demandé sa démilitarisation.

Les quinze membres du Conseil «ont condamné l'instigation de violences dans le camp de Kalma», a déclaré à la presse l'ambassadeur de Russie, Vitaly Tchourkine, au nom du Conseil qu'il préside en août.

Ils ont «salué les efforts de la Minuad pour augmenter les patrouilles et rétablir le calme dans le camp», a-t-il ajouté.

Les membres du Conseil «soulignent la nécessité que ce camp, ainsi que les autres camps du Darfour, aient un statut démilitarisé», a poursuivi M. Tchourkine.

Ils ont également «condamné toute attaque quelle qu'elle soit contre les travailleurs humanitaires et les employés de l'ONU au Darfour et exprimé leur profonde préoccupation devant l'actuelle vague d'enlèvements et d'actes d'intimidation».

Se disant également préoccupés par le maintien de certaines restrictions aux accès humanitaires au camp de Kalma, ils «rappellent qu'il est de l'obligation des autorités soudanaises et de toutes les autres parties d'assurer un accès humanitaire sans entrave ni retard».

Des combats meurtriers ont opposé fin juillet dans le camp de déplacés de Kalma des partisans de l'Armée de libération du Soudan (SLA) d'Abdelwahid Nour, un important groupe rebelle hostile au processus de paix de Doha, et des personnes dites favorables à ces pourparlers.

Les combats à Kalma, un des plus grands camps de déplacés au monde avec ses 80.000 habitants et où les armes circulent quasi-librement, ont fait entre cinq et huit morts, selon les estimations, et plus d'une vingtaine de blessés. Une clinique a été brûlée lors de ces affrontements et les travailleurs humanitaires n'ont eu de nouveau accès au camp que plus de 15 jours plus tard.