Trente personnes dont au moins six parlementaires, ont été tuées mardi dans l'attaque d'un hôtel de Mogadiscio en zone gouvernementale par des insurgés islamistes shebab, selon un nouveau bilan du vice-premier ministre somalien.

«Trente personnes ont été tuées dans l'attaque. Six sont des membres du Parlement somalien et quatre sont des haut fonctionnaires du gouvernement», a déclaré Abdirahman Haji Adab Ibbi, au cours d'une conférence de presse improvisée sur les lieux de l'attaque.

«Les vingt autres victimes sont des civils innocents qui sont morts dans cet horrible incident», a ajouté le vice-premier ministre.

Deux assaillants, vêtus d'uniformes des forces gouvernementales, ont fait irruption dans le hall de l'hôtel Mona, où ils ont ouvert le feu sur les personnes présentes, selon des témoins, interrogés sur place par le correspondant de l'AFP.

«Alors que le bâtiment était cerné par les forces gouvernementales, les deux assaillants ont déclenché des explosifs qu'ils portaient sur eux», a expliqué un responsable gouvernemental.

L'hôtel est situé à proximité de Villa Somalia, la présidence somalienne, et du Parlement, dans une zone éloignée de la ligne de front et en théorie sécurisée par le gouvernement de transition (TFG).

Récemment rénové, cet hôtel héberge habituellement de nombreux députés et officiels du TFG.

L'attaque a eu lieu alors que les shebab ont lancé lundi en fin d'après-midi une vaste offensive contre les forces du TFG, soutenues par la force de l'Union africaine (Amisom).

«Ils n'ont pas d'autres motifs que de terroriser le peuple somalien», a condamné le ministre somalien de l'Information, Abdirahman Omar Osman, dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Cette attaque déplorable en plein mois du ramadan montre la brutalité des shebab et leur mépris pour la vie humaine», a-t-il accusé.

Le président du Parlement, Sharif Hassan Sheikh Aden, a également condamné l'attentat, «oeuvre des shebab, dans le seul but de bloquer les efforts du TFG pour pacifier le pays».

Dans un autre communiqué, le patron de l'Amisom, l'ambassadeur Boubacar Gaoussou Diarra a lui aussi condamné «cette attaque contre des civils innocents, qui démontre clairement la mentalité lâche et barbare de ceux qui sont opposés au processus de paix».

«Il est malheureux» que les shebab «continuent à tuer des civils innocents même pendant le mois du ramadan qui est l'un des piliers de la foi islamique qu'ils prétendent défendre», a accusé M. Diarra.

En décembre 2009, 24 personnes, dont trois ministres du TFG et deux journalistes locaux, avaient trouvé la mort dans un attentat-suicide contre un autre hôtel de Mogadiscio, où se déroulait une cérémonie de remise de diplômes à des étudiants en médecine. L'attentat avait choqué de nombreux Somaliens.