Les pays d'Afrique devraient se détourner de leur dépendance à l'égard des matières premières et des ressources naturelles qui ont entraîné plus de dix ans de croissance économique, estime lundi un rapport de l'ONU.

Le rapport invite l'Afrique du Sud à investir davantage dans l'énergie pour mettre fin à la pénurie et à agir sur les coûts salariaux qui, souligne-t-il, découragent les investisseurs étrangers.

Le document souligne comment la crise politique au Kenya en 2008 a sévèrement touché l'industrie du tourisme.

«Les crises financières et économiques mondiales ont mis en évidence l'une des principales faiblesses de nombre d'économies africaines: leur dépendance sur un trop petit nombre d'exportations de matières premières», affirme le rapport rédigé par une commission mixte dirigée par les Nations unies, mais incluant l'Union africaine et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il explique que le continent africain demeure à la merci des fluctuations des prix des matières premières ainsi que des sécheresses ou des inondations.

Le rapport demande aux gouvernements africains de fournir davantage d'efforts pour encourager le secteur privé et pour développer une «bonne gouvernance».

Le document estime que «des barrières douanières notables existent et les entreprises africaines ne sont pas en mesure de livrer concurrence aux autres entreprises dans le monde en raison d'un manque d'accès aux financements, aux obstacles administratifs, aux faibles capacités de production et aux autres entraves à la compétitivité».

La première force économique d'Afrique, l'Afrique du Sud, est relativement diversifiée mais «fait face à des contraintes dans le domaine des ressources humaines et le marché du travail», indique encore le document.

Les efforts déployés pour attirer les investisseurs privés dans le secteur de l'électricité sud-africain, longtemps dominé par la compagnie d'État Eskom, ont échoué «car les bas tarifs de l'électricité n'étaient pas assez attractifs», relève le rapport.

«Le résultat est que l'Afrique du Sud a été touchée par une crise énergétique» et un ralentissement de l'activité économique, selon le rapport.

Il souligne que l'Afrique du Sud pourrait devenir «un leader dans l'énergie nucléaire, mais les personnels formés sont quasi inexistants».