L'un des principaux dirigeants des rebelles hutu rwandais, Callixte Mbarushimana, pourrait être poursuivi pour des viols commis entre fin juillet et début août dans l'est de RDC, a annoncé mardi le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).

«Ces crimes ont été commis après que nous ayons demandé l'arrestation de Mbarushimana, mais nous allons voir si nous pouvons ajouter ces crimes à la liste de ceux qui lui sont reprochés», a déclaré Luis Moreno-Ocampo dans un entretien accordé à la chaîne de télévision France 24.

Interpellé le 11 octobre à Paris en vertu d'un mandat d'arrêt sous scellés (secret) délivré par la CPI, M. Mbarushimana, 47 ans, est le secrétaire exécutif des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

Il doit répondre de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, notamment de meurtres, viols, tortures et persécutions, commis durant le conflit armé ayant opposé en 2009 le FDLR aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et aux Forces rwandaises de défense (FRD).

Selon l'ONU, une coalition d'au moins 200 combattants Maï-Maï et des FDLR ont violé jusqu'à 500 personnes, dont des enfants, fin juillet-début août, dans 13 villages du territoire de Walikale (est de la RDC).

M. Mbarushimana publiait régulièrement des communiqués de presse à partir de la France, dont le dernier, daté du 26 août, démentait l'implication des FDLR dans ces viols.

«C'était un des rôles de Mbarushimana, de couvrir ces crimes», a assuré M. Moreno-Ocampo, ajoutant que «certaines des personnes qui ont commis les crimes et qui sont en prison disent que les leaders du FDLR ont donné l'ordre de les commettre».

L'arrestation de M. Mbarushimana est le fruit d'un «effort commun» de l'Allemagne, le Rwanda, la RDC et la France, qui a notamment aidé à «intercepter des conversations», a également précisé le procureur argentin.