Trois attaques à la bombe ont eu lieu mercredi dans deux villes du nord du Nigeria, Maiduguri et Damaturu, qui ont été ces dernières semaines la cible de combattants du mouvement islamiste Boko Haram, ont indiqué des militaires et des habitants.

«Il y a eu deux explosions dans le quartier de Mairi ce (mercredi) soir. Les engins étaient placés dans un fossé et personne n'était dans les environs quand ils ont explosé», a indiqué à l'AFP le porte-parole de la force militaire spéciale déployée à Maiduguri.

Les explosions se sont produites près d'un poste des douanes, mais le porte-parole a exclu que cet établissement ait été la cible de l'attaque.

A Damaturu, une bombe a explosé dans un bar à bière, selon un client. Aucun détail sur d'éventuelles victimes n'était disponible. Les établissements vendant des boissons alcoolisées sont fréquentés par des chrétiens et sont des cibles habituelles des islamistes.

L'explosion dans le bar a suscité une vague de panique parmi les clients qui ont pris la fuite, a expliqué le témoin, Henry Samuel, au téléphone. «Je ne peux pas dire s'il y a eu des victimes car j'ai couru dehors dès que j'ai entendu l'explosion», a-t-il dit.

Abul Qaqa, qui affirme être un porte-parole de la secte islamiste Boko Haram a déclaré, dans un appel téléphonique à l'AFP que l'organisation était l'auteur de l'attaque, une revendication qui n'a pas pu être vérifiée de source indépendante.

«Nous sommes responsables des explosions de bombes qui se sont produites ce soir à Damaturu et Maiduguri», a-t-il dit.

«C'est la réponse à l'expiration de l'ultimatum que nous avons donné à ceux du Sud», a-t-il ajouté.

Dimanche, Abul Qaqa, qui s'exprime régulièrement au nom du groupe, a déclaré que Boko Haram donnait «un ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le Nord du Nigeria».

Il a aussi prévenu que la secte combattrait les troupes gouvernementales dans des zones où l'état d'urgence a été décrété.

Ces attentats sont les premiers dans les régions placées sous état d'urgence la semaine dernière par le président Goodluck Jonathan à la suite de la recrudescence des attaques de la secte islamiste Boko Haram.

Le président Jonathan a décrété l'état d'urgence ce week-end dans plusieurs zones de quatre États du nord du Nigeria où les attaques de la secte ont fait des centaines de morts. Ces mesures concernent les États de Yobe, de Borno, du Plateau et du Niger (nord-est et centre-ouest du pays).

Le président Johathan a également annoncé la fermeture des frontières dans les régions les plus touchées par les violences.

Les autorités avaient indiqué ne pas prendre au sérieux ces menaces mais avoir tout de même pris des mesures préventives.