Une dizaine de chefs d'État africains se sont réunis samedi à Cotonou pour parler de la sécurité dans la région du Sahel où un regain de violences au Nord du Mali a provoqué la pire crise humanitaire depuis 20 ans.

Vingt-cinq présidents ont été invités pour cette réunion qui survient alors que la région du Sahel est bouleversée par la résurgence de l'agitation touareg. Le président béninois Thomas Boni Yayi, président de l'Union africaine depuis un mois, a ouvert la séance.

«Beaucoup de sujets seront examinés pour ne pas dire tous les sujets» a expliqué Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine en arrivant à Cotonou vendredi soir tard. Fin janvier, l'Union africaine a prolongé son mandat jusqu'en juin faute de pouvoir élire un nouveau président pour son organe exécutif.

«Nous avons beaucoup de problèmes en ce moment, a-t-il ajouté, qu'il s'agisse de la situation au nord du Mali, du Soudan, des élections organisées par ci par là avec les risques sur la bande sahélo-saharienne ou des difficultés au sein de la Commission».

Dans son discours d'ouverture le président béninois a affirmé que la question de la désignation du président de la commission de l'UA sur laquelle les africains n'ont pas réussi à s'entendre «ne fait pas partie de nos échanges aujourd'hui. Un comite de 8 membres composé des 5 régions du continent avec l'appui du Gabon, de l'Afrique du sud et du président de l'Union africaine a été mis en place pour examiner cette question» a-t-il rappelé.

Le ministre béninois des affaires étrangères, Nassirou Arifari Bako, a expliqué à l'AFP que les discussions viseraient à «harmoniser les vues des chefs d'état sur les différents problèmes et crises du continent».

Les présidents Jacob Zuma, d'Afrique du sud, Goodluck Jonathan, du Nigeria, Denis Sassou Nguesso, du Congo, Idriss Deby Itno, du Tchad, Meles Zenawi d'Ethiopie, Faure Gnassingbe du Togo et Alassane Ouattara, de Côte d'Ivoire, sont arrivés à Cotonou.

«C'est la présidence de l'Union africaine qui doit s'occuper des crises sur le continent et nous lui ferons des propositions demain», a déclaré à son arrivée M. Ouattara, élu jeudi président de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Selon Amnesty International les affrontements entre l'armée malienne et les touareg ont provoqué la pire crise humanitaire depuis 20 ans. Des milliers de personnes ont fui les combats se réfugiant dans les pays voisins. Selon le CICR, 60 000 personnes ont fui vers d'autres régions du Mali et 40 000 autres sont partis vers le Burkina, la Mauritanie et le Niger.