Le Maroc a fait «d'importants progrès sur la voie de la démocratie», s'est félicité dimanche la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, en visite officielle à Rabat, dernière étape de sa tournée régionale.

Évoquant la nouvelle Constitution adoptée en juillet, à la demande du roi Mohamed VI, et les législatives qui ont suivi en novembre donnant pour la première fois la victoire aux islamistes modérés, Mme Clinton a indiqué que ces évènements constituaient d'«importants progrès sur la voie de la démocratie».

Le Maroc est «un très bon modèle pour d'autres pays», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse avec son homologue marocain Saad Eddine Othmani.

«Beaucoup de choses ont changé depuis ma dernière visite au Maroc», il y a quelques années, sauf «notre engagement dans notre amitié» envers ce pays, a-t-elle poursuivi.

Le ministre marocain a pour sa part déclaré que la visite de Mme Clinton était «une occasion pour le renforcement des relations au niveau sécuritaire. Il y a un nouveau contexte et des menaces réelles auxquelles nous devons faire face».

«Nous avons beaucoup discuté de la question sécuritaire, notamment au Sahel. Nous voulons élargir cette coopération à d'autres pays de la région», a également annoncé la secrétaire d'État américaine.

Il s'agit du premier entretien officiel entre Mme Clinton et un membre du gouvernement de l'islamiste Abdelilah Benkirane, entré en fonction début janvier.

Avant ses entretiens avec son homologue, qui devaient être suivis d'un déjeuner de travail, Mme Clinton a rencontré un conseiller du roi Mohammed VI, Taïb Fassi Fihri.

La secrétaire d'État devait s'entretenir avec des membres de la société civile marocaine de sujets concernant les droits de l'homme, mais cette rencontre a été annulée pour des raisons inconnues.

L'ONG Human Rights Watch (HRW) l'avait exhorté samedi à demander au nouveau chef du gouvernement marocain, l'islamiste Abdelillah Benkirane de réviser les lois qui continuent d'entraver la liberté d'expression au Maroc.

Mme Clinton «devrait presser les autorités à réviser les lois et les pratiques toujours en cours pour les mettre en harmonie avec la constitution», avait écrit Sarah Leah Whitson, directrice de l'ONG pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord.

L'ONG cite notamment les articles de la loi punissant de peines pouvant aller jusqu'à cinq ans de prison des propos jugés offensants concernant la religion musulmane, la monarchie et l'intégrité territoriale.

Il s'agit du premier entretien officiel entre Mme Clinton et un membre du gouvernement de l'islamiste Abdelilah Benkirane, entré en fonction début janvier.

Venant d'Alger, Mme Clinton clôture à Rabat une tournée dans les pays du Maghreb, commencée à Tunis où elle a participé à une réunion des pays «amis de la Syrie».

Washington et Rabat entretiennent des relations politiques étroites. Les États-Unis sont favorables à une solution politique du conflit du Sahara occidental, vieux de plus de 35 ans.