Le président de Bolivie, Evo Morales, a annoncé samedi avoir rejeté une demande de la DEÀ (agence américaine antidrogue) de survol du territoire bolivien arguant «n'avoir aucunement besoin de l'espionnage de quiconque» dans la lutte contre le trafic de drogue.

«(...) la DEÀ souhaite survoler la Bolivie. Nous n'acceptons pas, ni la DEA, ni aucun Nord-Américain ne peut survoler le territoire national», a déclaré le président Morales devant un rassemblement de producteurs de coca, dans la région de La Paz. «Sous prétexte de lutte contre le trafic de drogue, sous prétexte de contrôle des cultures de coca, ils veulent survoler (le territoire bolivien) et nous allons démontrer que nous contrôlons (...) de l'intérieur, nous n'avons aucunement besoin de l'espionnage de quiconque», a-t-il souligné.

Le président américain George W. Bush a récemment proposé de suspendre les avantages douaniers accordés à la Bolivie dans le cadre de la loi de promotion du commerce avec les Andes et d'éradication de la drogue (ATPDEA) en raison, selon Washington, d'un manque de coopération dans les actions contre le trafic de drogue.

Cette loi permet à la Bolivie, mais aussi à l'Équateur et à la Colombie, d'exporter des marchandises vers les États-Unis sans avoir à payer de taxes douanières, en échange d'une coopération contre le narco-trafic.

Dans le cadre de cette loi, la Bolivie exporte aux États-Unis l'équivalent de quelque 400 millions de dollars de marchandises par an.

L'ambassadeur des États-Unis à La Paz, Philip Goldberg, avait été déclaré persona non grata début septembre par Evo Morales, qui l'accusait d'avoir soutenu le mouvement de révolte déclenché dans les régions contrôlées par l'opposition libérale qui rejetait son projet de Constitution socialiste.

Quelques jours après, Washington avait annoncé avoir placé la Bolivie sur une liste noire de pays qui ne mènent pas une lutte suffisante contre le trafic de drogue.