Les sauveteurs tentaient vendredi, dans des conditions difficiles, d'atteindre la région du volcan Poas au Costa Rica, où près de 400 touristes sont bloqués au lendemain d'un puissant séisme qui a fait au moins quatre morts, selon un bilan revu à la baisse.

La Croix Rouge du Costa Rica a rectifié le précédent bilan de 14 morts qu'elle avait donné dans la matinée, expliquant qu'un «problème de communication radio» lui avait fait comptabiliser 10 morts alors qu'une équipe de secours lui signalait 10 personnes disparues.

Le séisme, d'une magnitude de 6,2 sur l'échelle de Richter selon l'Observatoire vulcanologique et sismologique du Costa Rica (Ovsicori), n'en reste pas moins le plus destructeur que ce pays d'Amérique centrale ait connu depuis 150 ans, selon les autorités.

Les touristes, étrangers pour la plupart, sont bloqués dans un hôtel de Las Catarates de la Paz, à 4 km de la localité de Vara Blanca, où un glissement de terrain avait notamment emporté deux fillettes jeudi.

Depuis Vara Blanca, privée d'eau et d'électricité mais où les lignes de téléphone sont miraculeusement intactes, les équipes de secours tentent de gagner les zones les plus isolées.

Leur progression est difficile, sous la pluie et la neige, car les routes sont crevassées ou coupées par des coulées de terre et de roches, des arbres déracinés ou des réseaux électriques effondrés.

Ils craignaient le pire dans la localité de Chinchona, totalement isolée par l'effondrement de toutes ses routes d'accès, selon la Commission nationale d'urgences (CNE).

Des centaines d'habitants de la région ont passé la nuit dans des écoles transformées en dortoirs ou sous des tentes de campagne installées dans des fermes. Des dizaines de maisons sont détruites dans cette zone d'agriculture et d'élevage vouée aussi au tourisme.

Les répliques du séisme ont fait craindre à beaucoup de familles que leur maison ne s'écroule elle aussi, et elles ont préféré rejoindre les hébergements aménagés par les équipes de secours.

José Joaquin Monge Jimenez, du comité d'urgence de Vara Blanca, a compté au moins 60 maisons effondrées dans cette localité, dont la sienne: une seule pièce y est intacte, mais personne de sa famille n'a été blessé, explique-t-il à l'AFP.

Le jeune Roberto Gomez Jimenez, 22 ans, travaillait dans l'hôtel Los Jardines de Las Cataratas, voisin de celui des touristes. Il est effondré: parti de l'hôtel à travers champs pour rejoindre sa maison, il vient d'apprendre la mort d'un cousin et d'un ami, dans une étable de San Rafael de Vara Blanca où ils étaient en train de traire les vaches.

«Beaucoup de rumeurs font état de disparitions, mais on n'a pas de certitudes», explique son camarade, Rodrigo Gomez.

«C'est vendredi soir seulement qu'on aura une idée de la situation réelle», a déclaré à l'AFP Maria de los Angeles Hidalgo, membre de la CNE, à San Pedro de Poas, à 10 km de Vara Blanca, où nombre d'habitations et de commerces ont subi des dommages.

Les Etats-Unis doivent envoyer vendredi deux hélicoptères Blackhawk d'une base du Honduras pour aider aux recherches, selon les autorités du Costa Rica. Comme le pays n'a pas d'armée nationale, le gouvernement de San José a loué des hélicoptères civils pour les mettre à la disposition des secours.

La CNE a placé en «alerte rouge» une vaste région de la Vallée centrale du pays, qui inclut la capitale et les villes de Cartago, Alajuela et Heredia, et où sont concentrés 2,5 millions d'habitants, sur les 4 millions de la population totale du Costa Rica.