Le dirigeant cubain Fidel Castro a reçu jeudi la présidente du Chili, Michelle Bachelet, au cours de sa visite d'Etat à Cuba, a annoncé un porte-parole de la délégation chilienne.

«Oui, il se sont vus. Elle s'y est rendue en comité très restreint», a indiqué un membre du service de presse de la délégation chilienne, en précisant qu'aucune photo de l'entretien n'avait été pour l'instant diffusée.

Le «lider maximo», âgé de 82 ans, s'est entretenu avec Mme Bachelet près de La Havane, où il est en convalescence depuis une grave intervention chirurgicale qui l'a contraint à céder le pouvoir à son frère Raul, 77 ans, en juillet 2006.

La présidente chilienne, qui séjourne jusqu'à vendredi à La Havane, a été interrompue de manière imprévue au milieu d'une rencontre avec la communauté chilienne par son homologue cubain, qui l'a conduite auprès du fondateur du régime communiste.

Ce rendez-vous ne figurait pas au programme officiel de Mme Bachelet, dont la venue revêt une charge symbolique à Cuba, où la dernière visite d'un chef d'Etat chilien remontait à 1972 avec celle du dirigeant Salvador Allende, ami personnel de Fidel, un an avant son suicide lors du putsch d'Augusto Pinochet.

Avant de rencontrer le vieux leader historique, Mme Bachelet, qui a signé la veille plusieurs accords économiques avec Cuba, a invoqué la crise mondiale pour réclamer une levée «urgente» de l'embargo commercial, imposé à l'île depuis 1962 par les Etats-Unis.

Il s'agit de la seconde entrevue accordée à un dirigeant étranger par Fidel Castro, qui a reçu il y a trois semaines la présidente argentine Cristina Kirchner, rompant un silence médiatique de plusieurs semaines, qui avait alimenté une vague de rumeurs alarmantes sur son état de santé.

Le président vénézuélien Hugo Chavez, l'un de ses plus proches alliés, a exhibé mercredi une lettre, dans laquelle Fidel lui apporte son soutien en vue d'un référendum constitutionnel ce dimanche.

Le père de la Révolution cubaine, qui n'a plus fait d'apparition publique après sa maladie, a renoué cette semaine avec son activité d'«éditorialiste» dans la presse officielle, où il a multiplié les piques contre le président américain Barack Obama, dont il avait pourtant fait l'éloge.