Qui a dit que le crime ne paie pas?

Le fugitif le plus recherché du Mexique, Joaquin Guzman, figure maintenant sur la liste mondiale des milliardaires, compilée annuellement par le magazine Forbes.

Joaquin Guzman, 54 ans, considéré comme responsable de milliers de meurtres depuis les années 80, est en 701e position du palmarès de Forbes, avec une fortune évaluée à 1 milliard de dollars américains.

 

Surnommé «le nain» en raison de sa petite taille (5 pieds), Guzman purgeait une peine de 20 ans de prison quand il s'est évadé, en 2001, d'un pénitencier à sécurité maximale en se cachant dans un chariot de vêtements sales.

Depuis, son influence serait telle qu'il toucherait personnellement 20% du marché du trafic de drogue au Mexique, d'une valeur de 25 à 35 milliards de dollars. Les autorités le considèrent comme l'un des principaux responsables de la hausse de la violence dans les régions frontalières du Mexique.

Forbes note que Guzman «n'était pas disponible pour une entrevue».

La revue a provoqué la colère du gouvernement mexicain. Jeudi, le président Felipe Calderon a dit que les magazines «attaquent et mentent à propos de la situation au Mexique, et glorifient les criminels».

Le ministre de la Justice, Eduardo Medina Mora, a ajouté que Forbes récompense le crime «en comparant les activités déplorables d'un criminel recherché au Mexique et ailleurs avec celles de gens d'affaires honnêtes».

Guzman n'est pas le premier trafiquant à figurer sur la liste du magazine. En 1989, le trafiquant colombien Pablo Escobar a atteint le septième rang parmi les hommes les plus riches du monde, avec une fortune estimée à 25 milliards de dollars. Il a été abattu en 1993 par l'armée colombienne.