Les autorités en Bolivie ont révélé jeudi les noms de deux personnes, dont un avocat lié à une ONG américaine, recherchées dans l'enquête sur un complot présumé contre le président Evo Morales, deux semaines après la mort de trois «mercenaires» abattus par la police.

   Le procureur Marcelo Sosa a nommé Hugo Acha, un avocat représentant en Bolivie de l'ONG Human Rights Foundation, ainsi qu'un avocat d'affaires, Alejandro Melgar, en appelant «ces personnes à venir assumer leur défense» et éclaircir les liens présumés avec la cellule armée.

   Hugo Acha, contacté aux Etats-Unis par des médias boliviens, a récusé «absolument» des «accusations irresponsables» mettant en péril sa sécurité et a dit réfléchir désormais au bien-fondé de rentrer en Bolivie la semaine prochaine comme il pensait le faire.

   Il a expliqué avoir connu Eduardo Rosza Flores, l'un des hommes abattus, lorsque celui-ci, travaillant un temps comme journaliste, le sollicitait pour des informations sur des violences politiques en Bolivie.

   Depuis mercredi, deux autres «suspects» sont détenus dans le cadre de l'enquête et interrogés à La Paz. Un officier de police proche de l'enquête a qualifié de «probable» leurs liens avec le trio abattu le 16 avril à Santa Cruz (est).

   Les deux suspects, Juan Carlos Gueder et Alcides Mendoza, étaient liés à l'Union des jeunes de Santa Cruz, frange militante dure de l'opposition conservatrice locale au gouvernement du socialiste Evo Morales. Ils sont soupçonné par les autorités d'avoir fourni des armes au «complot».

   Celui-ci a été révélé après une opération de police le 16 avril dans un hôtel de Santa Cruz, où trois hommes, le Boliviano-Croato-Hongrois Flores, un Irlandais et un Croato-Hongrois, ont été abattus, et deux autres arrêtés.

   Selon les autorités, ils entendaient déstabiliser le pays par des attentats contre les hautes autorités de l'Etat, avec des visées séparatistes dans la prospère région orientale de Santa Cruz.