Le président bolivien Evo Morales a appelé les communautés indigènes des Amériques, réunies en sommet continental depuis vendredi à Puno (Pérou), à réaliser, 200 ans après la première, «la deuxième et définitive indépendance» d'Amérique.

Dans un message lu au sommet, qui se déroule sur les bords péruviens du Lac Tititaca, frontière avec la Bolivie, le socialiste Morales, lui-même un Indien aymara, a appelé les nations indigènes à «assumer leur destin de peuple», et «construire de leurs mains le monde qu'elles souhaitent».

«Il faut que tout le monde sache que notre lutte n'est pas finie, que de la résistance nous passons à la rébellion, de la rébellion à la révolution: c'est le moment de la deuxième et définitive indépendance», poursuit Morales, depuis 2006 le premier président amérindien de son pays.

La Bolivie a commémoré ces derniers jours dans le sud du pays les 200 ans d'un éphémère soulèvement, à l'origine de son indépendance (1825). C'était la première d'une vague de commémorations qui vont culminer en 2010 dans plusieurs pays d'Amérique latine, à l'approche du bicentenaire des indépendances.

Evoquant l'exploitation historique du continent, Morales a déploré que l'histoire officielle «parle de découverte (de l'Amérique) quand ce fut une invasion, de conquête quand ce fut un génocide, et aujourd'hiu d'intégration quand ce qu'ils veulent ce sont nos richesses», via les traités de libre-échange.

Morales, dont le projet politique -et la nouvelle Constitution promulguée en février- fait une large part aux droits des Amérindiens, avait été invité à Puno par les organisateurs du 4e sommet continental indigène, mais s'est excusé pour raisons d'agenda présidentiel, transmettant son message.