La Colombie a affirmé samedi qu'Interpol refusait de relayer le mandat d'arrêt lancé par l'Equateur à l'encontre de l'ex-ministre de la Défense colombien Juan-Manuel Santos, poursuivi pour un raid contre la guérilla des Farc en territoire équatorien.

Le directeur des services de renseignement colombiens, Felipe Muñoz, a déclaré que l'organisme international de coopération policière, qui a son siège en France, avait «rejeté la requête visant à faire capturer l'ancien ministre».

«Ce message vient d'être transmis au bureau d'Interpol à Bogota», a-t-il affirmé à la presse.

La demande de la justice équatorienne a été rejetée parce qu'elle était en contradiction avec les statuts d'Interpol, qui exclut d'intervenir sur des «thèmes politiques, militaires, raciaux ou religieux», selon M. Muñoz.

L'ex-ministre, qui a quitté son poste pour pouvoir éventuellement se présenter à l'élection présidentielle de 2010 en Colombie, est poursuivi en Equateur pour avoir ordonné le 1er mars 2008 le bombardement d'un camp de la guérilla marxiste, situé de l'autre côté de la frontière.

Ce raid avait tué 25 personnes, dont le numéro 2 des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), Raul Reyes, provoquant la rupture des relations diplomatiques entre les deux voisins sud-américains.

Le mandat d'arrêt, qui a été lancé lundi dernier par le juge équatorien Daniel Mendez, a ravivé les frictions avec le gouvernement colombien, qui a rejeté cette demande d'incarcération.

Le président Alvaro Uribe a vivement réagi vendredi à cette annonce, en assurant qu'il ne laisserait «personne toucher» à M. Santos. En début de semaine, son ministre de l'Intérieur Fabio Valencia avait souligné qu'aucune «action contre le terrorisme» ne pouvait être considérée comme «illicite».