Le Mexique a décidé d'imposer des visas aux responsables gouvernementaux et aux diplomates canadiens, en rétorsion à la décision canadienne d'imposer un visa d'entrée aux Mexicains, a annoncé jeudi à Washington la ministre mexicaine des Affaires étrangères, Patricia Espinosa.

«Aujourd'hui, nous avons décidé de suspendre l'accord qui exemptait de visas les passeports officiels et diplomatiques», a déclaré Mme Espinosa au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue canadien, Lawrence Cannon, et la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, à l'issue d'une réunion trilatérale au département d'État.

Le Mexique a en revanche décidé de ne pas imposer de visas aux nombreux touristes canadiens qui se rendent au Mexique pour ne pas affecter l'industrie touristique mexicaine, a précisé la ministre.

Le Canada a annoncé lundi de manière impromptue le retour dès mardi des visas d'entrée sur son sol pour les ressortissants de la République tchèque et du Mexique afin d'endiguer l'explosion des demandes d'asile faites par des citoyens de ces pays.

Le Mexique a été tellement offusqué de cette décision que Mme Espinosa a eu un entretien bilatéral avec M. Cannon à ce sujet en marge de la réunion trilatérale de jeudi à Washington, a-t-elle indiqué.

«Nous avons fait savoir avec beaucoup de fermeté que nous n'étions pas d'accord» avec la décision canadienne, a-t-elle ajouté.

«Nous ne cherchons pas les problèmes avec nos alliés», a assuré M. Cannon. «Mais ce que nous avons noté, c'est qu'il y a eu une hausse du nombre d'immigrants venant au Canada pour y demander le statut de réfugiés qui était tout-à-fait au delà du niveau acceptable».

Visiblement embarrassé, le chef de la diplomatie canadienne a noté que la décision d'imposer les visas sans préavis avait été prise par son collègue de l'immigration, Jason Kenney.

Il a assuré que cette situation était provisoire et assuré que le gouvernement canadien «recherchait des solutions» avec les gouvernements mexicain et tchèque.