La lutte contre les cartels de drogue mexicains, la grippe A(H1N1) ou encore le réchauffement climatique figurent à l'ordre du jour d'un sommet tripartite États-Unis-Canada-Mexique, organisé par ce dernier dans un contexte économique tendu entre les trois pays.

La criminalité est l'une des principales préoccupations du président mexicain Felipe Calderon, qui reçoit son homologue américain Barack Obama et le Premier ministre canadien Stephen Harper à Guadalajara, dans l'ouest du pays, dimanche et lundi.

Malgré le déploiement de 36 000 militaires et policiers à travers le pays, les violences liées au trafic de drogue ont fait 10 000 morts depuis 2008, selon les chiffres du gouvernement et des médias, et les cartels mexicains ont étendu leur influence jusqu'au Canada et en Afrique.

Après l'arrivée de M. Obama à la Maison Blanche fin janvier, les États-Unis ont pour la première fois reconnu leur part de responsabilité dans ce dossier et annoncé un renforcement des contrôles pour réduire le trafic d'armes vers le Mexique, dans le cadre d'un plan triennal de 1,4 milliards de dollars.

Un influent sénateur démocrate Patrick Leahy vient cependant de bloquer le versement d'une échéance de 100 millions de dollars prévus dans cette initiative de Merida, en raison d'accusations de violations des droits de l'homme contre les forces de sécurité mexicaines, selon le Washington Post.

L'économie constitue aussi un sujet majeur de ce sommet, alors que les perspectives de reprise se précisent dans les trois pays.

Le Canada et le Mexique veulent notamment obtenir des garanties que les États-Unis ne vont pas prendre de mesures protectionnistes contraires à l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) qui lie les trois pays depuis 15 ans.

Mexico reproche en particulier au gouvernement américain d'avoir supprimé un programme autorisant certains transporteurs routiers mexicains à opérer aux États-Unis.

En représailles à cette infraction à l'ALENA, le gouvernement Calderon a augmenté les taxes douanières sur 89 produits américains au mois de mars.

Comme les États-Unis, le Mexique a sombré dans une forte récession, d'autant que la majeure partie de son industrie est très liée aux secteurs les plus sinistrés de l'économie américaine -automobile, construction- et que les envois d'argent des Mexicains travaillant de l'autre côté de la frontière ont chuté.

Un autre conflit oppose le Canada et le Mexique depuis qu'Ottawa a décidé le mois dernier que les Mexicains devraient désormais demander un visa pour entrer sur son sol, afin de réduire le nombre de faux demandeurs d'asile.

Selon l'analyste politique Hazel Blackmore de l'université mexicaine ITAM, cette décision pourrait être liée «à l'arrivée de cartels de la drogue mexicains au Canada, en particulier dans l'ouest du pays».

Les trois dirigeants doivent aussi discuter de la réduction des gaz à effet de serre à quatre mois de la conférence internationale de Copenhague sur le réchauffement climatique et de mesures communes contre la pandémie de grippe A(H1N1), apparue en avril au Mexique.

Les trois pays ont enregistré plus de 550 décès liés au virus A(H1N1), soit plus du tiers du total mondial de victimes.