Le gouvernement intérimaire du Honduras a réinstauré un couvre-feu dans la capitale après que des milliers de manifestants soient entrés à Tegucigalpa, mardi, pour exiger le retour du président Manuel Zelaya.

Le gouvernement a adopté cette mesure, a expliqué un porte-parole, après que des manifestants eurent mis le feu à un autobus et à un point de vente d'une chaîne américaine de restauration rapide.

Le ministre de l'Information, Rene Zepeda, a précisé que le couvre-feu sera appliqué de 22h à 5h, et uniquement à l'intérieur de la capitale.

Les efforts pour résoudre la dispute issue du coup d'état du 28 juin dernier contre M. Zelaya ont été ralentis après l'annonce que le président du Costa Rica, Oscar Arias, souffrait de la grippe A (H1N1) et qu'il était contraint de demeurer chez lui en quarantaine.

Agé de 69 ans, M. Arias, lauréat du Prix Nobel de la paix, agissait à titre de médiateur dans le conflit.

Les manifestants sont arrivés à Tegucigalpa après une semaine complète de marches dans diverses régions du Honduras, provoquant du même coup l'une des plus importantes démonstrations d'appui à l'endroit du président Zelaya depuis le coup de force à son endroit.

L'épouse de M. Zelaya, Xiomara Castro, a accueilli quelque 10 000 manifestants transportant des drapeaux du Honduras et des pancartes dénonçant le président intérimaire, Roberto Micheletti.

«La résistance a commencé il y a 45 jours, et le peuple est encore dans la rue», a lancé Mme Castro aux manifestants. «Cet épisode a transcendé l'histoire de notre pays.»

Quelque 4000 autres manifestants pro-Zelaya se sont réunis à San Pedro Sula, la deuxième ville en importance au pays et capitale économique du Honduras.

Gabo Paz, un fermier âgé de 32 ans, et ses parents ont marché pendant huit jours vers Tegucigalpa à partir d'Olancho, le département où a grandi M. Zelaya, non loin de la frontière séparant le pays du Nicaragua.

«Ce qu'ils ont fait (à M. Zelaya) est une injustice, et nous ne voulons pas d'un président que le peuple n'a pas choisi pour diriger le pays», a déclaré M. Paz.