Les États-Unis envisagent de nouvelles sanctions contre le régime de facto au Honduras après son nouveau refus d'accepter le retour du président déchu Manuel Zelaya, a indiqué jeudi un porte-parole du département d'État, Philip Crowley.

Washington décidera probablement de suspendre son aide économique au Honduras, ce qui serait la mesure la plus sévère prise par les États-Unis pour faire pression sur les autorités de facto depuis le début de la crise fin juin, selon un haut responsable du ministère américain des Affaires étrangères.

«Nous sommes en train d'examiner nos options sur la base de ce qui s'est passé cette semaine et nous prendrons des décisions dans les prochains jours», a déclaré le porte-parole, interrogé au cours d'un point de presse sur l'échec d'une mission de l'Organisation des États Américains (OEA) au Honduras.

M. Crowley n'a pas prononcé le mot de sanctions, mais il a souligné que le refus des autorités de facto d'accepter le plan de sortie de crise proposé par l'OEA avait déjà eu des «conséquences» pour le Honduras, notamment la suspension par Washington de la plupart des visas pour les Honduriens.

«Il y a d'autres mesures que nous pouvons prendre et elles auront des conséquences», a-t-il ajouté. «Compte tenu du refus du régime de facto de répondre aux demandes de la délégation de l'OEA cette semaine, nous prendrons des décisions et nous les annoncerons très prochainement».

Selon un responsable du département d'État ayant requis l'anonymat, Washington devrait annoncer la suspension de l'aide économique au Honduras fournie par le MCC (Millenium Challenge Corporation), un programme lancé par l'ex-président George W. Bush qui lie l'aide économique à la bonne gouvernance.

«Cela tracerait une ligne très claire en terme de processus formel si, à un moment donné à l'avenir, nous devions rouvrir le robinet», a-t-il ajouté.

Le Honduras avait été le premier pays à signer en 2005 un accord définitif avec le MCC, d'un montant de 215 millions de dollars sur cinq ans.

Les États-Unis ont déjà suspendu début juillet leur aide militaire au Honduras, qui s'élevait à 16,5 millions de dollars par an.

 

La mission de l'OEA, arrivée lundi au Honduras, est repartie sans obtenir l'accord des autorités de facto sur le plan destiné à résoudre la crise provoquée par le coup d'État du 28 juin.

 

Le gouvernement de Roberto Micheletti, en place au Honduras depuis le 28 juin et non reconnu par les institutions internationales, refuse catégoriquement le retour de M. Zelaya au pouvoir jusqu'au terme de son mandat.