«Plus de 5 000 Mexicains» sont morts ces 15 dernières années en tentant de franchir clandestinement la frontière des Etats-Unis, a indiqué jeudi la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH) à Mexico.

«L'estimation du nombre de victimes est incertaine, de 3 861 à 5 607», a exposé le président de la CNDH, José Luis Soberanes, en présentant un rapport élaboré sur la base de chiffres officiels en collaboration avec l'Association américaine de défense des libertés civiles (ACLU).

Certaines ONG évoquent jusqu'à 10 000 victimes.

La CNDH «demande que la mort des immigrants clandestins à la frontière sud des Etats-Unis soit reconnue comme faisant partie d'une crise humanitaire internationale», a poursuivi M. Soberanes.

Le nombre de morts a considérablement augmenté en 1994, quand les Etats-Unis ont lancé l'opération «Guardian» de renforcement des contrôles à la frontière californienne, étendue ensuite à celles de l'Arizona et du Texas, a-t-il expliqué.

Les morts sont essentiellement accidentelles, mais elles sont liées selon lui aux «risques extrêmes» que les clandestins doivent prendre en empruntant des itinéraires dangereux pour éviter les passages contrôlés : torrents, montagnes escarpées, déserts.

On compte déjà 27 noyades depuis le début de l'année dans le Rio Bravo, qui marque la frontière du nord-est du Mexique avec le Texas, selon les autorités locales.

Le nombre de clandestins abattus par les gardes-frontière est finalement assez faible --sept entre 1994 et 2007-- si on le rapporte au total des décès, a-t-il encore souligné.