À la grande déception des familles de victimes de la dictature (1973-1985), les Uruguayens ont rejeté, dimanche, par référendum, l'annulation de la loi de «caducité» qui a longtemps empêché toute poursuite contre les militaires coupables de violations des droits de l'homme.

Cette loi adoptée un an après la fin de la dictature n'est cependant pas une amnistie en bonne et due forme pour les crimes commis pendant la dictature.

 

Sous le gouvernement de gauche de l'actuel président Tabaré Vazquez, 10 militaires ou policiers ont été condamnés à des peines de 20 à 25 ans de prison, dont le dernier dictateur uruguayen, Gregorio Alvarez (1981-1985), jeudi dernier. Paradoxalement, cela a pu rendre l'annulation de la loi moins nécessaire aux yeux des électeurs, estime le politologue Jaime Yaffe.

«Le fait qu'il y ait eu des procédures ouvertes sous ce gouvernement a joué contre le oui», affirme-t-il.

La gauche en avance

Le résultat des élections de dimanche en Uruguay est trop serré pour pouvoir annoncer qui contrôle le Parlement, où la gauche détenait la majorité depuis 2004.

«La majorité parlementaire peut basculer d'un côté comme de l'autre», en fonction du recompte des suffrages litigieux (1,39%) qui doit s'achever en fin de semaine, a précisé un responsable.

D'après les résultats officiels communiqués hier, le Frente Amplio (Front élargi, gauche) est en tête avec 47,49% des suffrages, devant deux formations de centre-droit et le Parti indépendant. Ces trois formations ont réuni légèrement plus de suffrages que le Frente Amplio.