L'ambassadeur des États-Unis à Bogota et trois ministres colombiens ont signé vendredi un pacte étendant la présence militaire de Washington dans le pays. Un accord que le président vénézuélien Hugo Chavez considère comme une menace pour la sécurité de la région.

Le pacte a été signé par l'ambassadeur des États-Unis William Brownfield, et les ministres colombiens des Affaires étrangères, de la Justice et de la Défense lors d'une cérémonie au ministère des Affaires étrangères à Bogota, a déclaré Ana Duque, porte-parole de la mission diplomatique américaine.

Le chef de la diplomatie colombienne Jaime Bermudez a souligné que l'accord limitait les opérations militaires américaines au territoire colombien, en référence aux craintes exprimées par des dirigeants de la région, qui redoutent que la Colombie ne serve de base pour établir la puissance des États-Unis en Amérique du Sud.

Bien que les détails de l'accord n'aient pas été rendus publics, un communiqué du gouvernement souligne que le pacte «respecte les principes de souveraineté égale, d'intégrité territoriale et de non intervention dans les affaires intérieures d'autres États».

D'après des responsables, l'accord accroîtrait l'accès des États-Unis à sept bases colombiennes pendant dix ans, sans s'accompagner d'une hausse du nombre des militaires et des sous-traitants au-dessus de la barre de 1400 personnes précisée par la législation américaine.

Des opérations anti-drogue américaines auparavant menées à Manta, en Équateur, seraient basées à Palanquero, dans la vallée de Magdalena (centre de la Colombie). «Nous n'amenons pas des soldats américains en Colombie pour le combat», a assuré M. Bermudez à des journalistes. «Nous n'allons pas observer un nombre inhabituel de militaires américains, ni d'avions américains», «ce que nous allons voir, c'est ce que nous avons toujours vu».

Le président Chavez a estimé que Washington pourrait se servir de cet accord sur l'accès à des bases colombiennes pour déstabiliser la région.