Le président israélien Shimon Peres quittait Jérusalem lundi pour une tournée au Brésil et en Argentine destinée à contrer «l'infiltration» de l'Iran en Amérique du Sud peu avant l'arrivée du président Mahmoud Ahmadinejad à Brasilia.

«Cette visite d'Etat au Brésil, la première depuis 43 ans, vise à renforcer la coopération stratégique entre Israël et ce pays ainsi qu'avec l'Argentine, deux pays d'une importance critique en Amérique latine», a affirmé à l'AFP sa porte-parole Ayalet Frish.

Le président iranien, qui a appelé à «rayer Israël de la carte, est pour sa part attendu le 23 novembre au Brésil.

«Le président Peres va discuter de l'infiltration iranienne en Amérique du Sud et expliquera à ses hôtes qu'Israël n'a rien contre le peuple iranien, mais contre Ahmadinejad, un dirigeant fanatique qui s'intéresse plus à l'enrichissement de l'uranium qu'au bien être de son peuple», a ajouté la porte-parole.

Israël et les Occidentaux accusent l'Iran de développer un programme nucléaire pour se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément.

En juillet dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, avait déjà suggéré, lors d'une visite au Brésil, que ce pays contribue à convaincre l'Iran de mettre fin à son programme nucléaire.

M. Peres sera accompagné d'une importante délégation d'entreprises israéliennes, notamment du secteur de l'électronique, de l'avionique et de l'armement tel Elbit Systems ou Israel Aerospace Industries et Rafael Advanced Defense Systems.

Pendant son séjour au Brésil jusqu'à dimanche, M. Peres rencontrera son homologue Luiz Inacio Lula da Silva. Il prononcera le premier discours d'un dirigeant israélien devant le Parlement brésilien.

«Le président va voir les préparatifs pour la Coupe du monde de football organisée au Brésil en 2014 et les Jeux Olympiques en 2016, deux événements qui représentent des occasions pour intensifier la coopération entre Israël et Brésil dans le domaine de la défense, des infrastructures et des communications», a souligné le bureau de M. Peres.

En Argentine, il verra la présidente Cristina Kirchner et présidera aux cérémonies pour les victimes des attentats contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires qui avaient fait 29 morts le 17 mars 1992.

En 1994, un autre attentat à la bombe avait visé le siège d'une mutuelle juive argentine à Buenos Aires (AMIA) et fait 85 morts.

La justice argentine soupçonne Téhéran d'être impliqué dans le deuxième attentat et a demandé l'arrestation de plusieurs hauts responsables iraniens de l'époque, dont Ahmad Vahidi, nommé ministre de la Défense en septembre dernier.

L'Argentine héberge la plus grande communauté juive d'Amérique du Sud.

La tournée se produit alors que deux autres pays du continent, le Venezuela et la Bolivie, ont rompu en janvier leurs relations diplomatiques avec Israël, pour protester contre l'offensive militaire contre à Gaza en décembre 2008-janvier 2009.

Le président vénézuélien Hugo Chavez, un des rares dirigeants à soutenir le programme nucléaire iranien, doit se rendre jeudi et vendredi à Buenos Aires.

En mai dernier, le ministère israélien des Affaires étrangères avait établi un lien entre le Venezuela et la Bolivie et le programme nucléaire iranien.