Cuba a marqué ce dimanche le «Jour de la défense nationale» en organisant des simulations de combats au terme de trois jours de manoeuvres militaires visant à prévenir une éventuelle «agression» américaine, les plus importantes depuis cinq ans sur l'île communiste.

Jusqu'à quatre millions de personnes sur un total de 11 millions d'habitants étaient appelées à participer, sur une base volontaire pour les membres de la réserve militaire (tous les Cubains âgés de plus de 36 ans), à cette journée mêlant pour ces derniers pratiques de tirs ou simulations d'évacuations d'urgence.

Les médias cubains ont notamment évoqué des simulations de combats par les Forces armées révolutionnaires avec chars, hélicoptères et avions de chasse dans plusieurs provinces du pays, mais sans divulguer de chiffres sur le nombre total de participants à cette journée. La presse étrangère n'était pas autorisée à couvrir cet événement.

«La conception de la guerre de tout le peuple est aujourd'hui plus vivante que jamais. L'agression impérialiste dans le monde montre que cela est la forme principale (de combat) que doit adopter le peuple pour se défendre», a déclaré à la télévision le général Ulises Rosales del Toro, en référence à la puissance «impérialiste» américaine.

Cette journée avait été précédée par trois jours de manoeuvres baptisées «Bastion 2009», les plus importantes organisées à Cuba depuis 2004 en dépit de la crise économique et du rationnement énergétique sur l'île communiste à court de devises.

Le président Raul Castro, à la tête de l'armée pendant 49 ans avant de succéder à son frère Fidel en 2006, supervisait ces exercices visant officiellement à «dissuader l'ennemi» déclaré depuis un demi-siècle, les États-Unis, d'attaquer l'île, malgré une baisse des tensions depuis l'arrivée à la Maison blanche il y a près d'un an de Barack Obama, favorable à une détente avec Cuba.

Des manoeuvres militaires «Bastion» avaient auparavant eu lieu en 1980, année de leur création, 1983, 1986, et 2004.

Les autorités cubaines rappellent régulièrement au souvenir des Cubains l'invasion ratée de 1.400 anticastristes cubains entraînés par la CIA américaine dans la baie des Cochons en avril 1961, en pleine guerre froide.

Les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Cuba cette année-là, et décrété un an plus tard un embargo controversé qui est toujours en vigueur.