Sebastian Pinera, le candidat de droite vainqueur du 1er tour de la présidentielle au Chili, a cité lundi comme modèles de gouvernants d'Amérique latine le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le Mexicain Felipe Calderon, et... la socialiste chilienne, Michelle Bachelet.

«Dans la région, deux grands modèles se sont dessinés, l'un dirigé par des gens comme (Hugo) Chavez au Venezuela (...) l'autre par des dirigeants comme (Felipe) Calderon au Mexique, Lula au Brésil, Alan Garcia au Pérou, et aussi Michelle Bachelet au Chili», a déclaré M. Pinera.

«Le second modèle est clairement le meilleur pour le Chili», a-t-il ajouté devant la presse étrangère à Santiago. «Il tient de la démocratie, l'État de droit, la liberté d'expression et l'alternance au pouvoir, sans tendance au "caudillo"».

M. Pinera, un entrepreneur multimillionnaire issu de la droite modérée, a remporté dimanche le premier tour de la présidentielle avec 44%, et affrontera au 2e tour le 17 janvier l'ex-président démocrate-chrétien Eduardo Frei (29,6%), soutenu par la coalition de centre-gauche de Mme Bachelet au pouvoir.

Les candidats à la présidentielle ont tous, à un degré ou un autre, invoqué une partie de l'héritage de Mme Bachelet, la présidente chilienne qui achève son mandat avec une popularité record (75-80%), mais ne peut se représenter pour un 2e mandat consécutif.

Sur le plan économique, les priorités de M. Pinera seraient de «privilégier une économie sociale de marché» -le consensus actuel au Chili- «avec une certaine initiative de propriété privée, d'ouverture et d'intégration».

Evoquant l'usage américain de bases militaires en Colombie, friction majeure entre gouvernants de droite et de gauche en Amérique latine, M. Pinera y a vu une solution «convenable et salutaire» pour «lutter contre le narcotrafic, en respectant l'état de droit, et sans interférer avec les autres pays».