Un prêtre catholique péruvien de gauche, qui se réclame de la Théologie de la libération et défend le droit à l'avortement thérapeutique, a été suspendu de ses fonctions en raison de son activité en vue d'une candidature à la présidentielle de 2011.

Le père Marco Arana, 47 ans, a accru depuis plusieurs mois son aura politique à la tête d'un petit mouvement, Terre et Liberté, très présent sur les thèmes sensibles au Pérou de l'environnement, des droits des communautés indigènes et de la justice sociale.

Le père Arana a expliqué mercredi à la presse avoir été déchu de ses fonctions de prêtre fin janvier par la hiérarchie de l'église péruvienne, après des mises en garde émanant notamment de son chef de file Juan Luis Cipriani, le premier membre de l'Opus Dei promu cardinal, en 2001.

«Cela répond aux normes de l'Eglise, selon lesquels les prêtres ne peuvent pas participer à des activités politiques partisanes», a expliqué M. Arana.

Il a néanmoins décidé de maintenir son engagement politique et social, et en même temps sa foi, dans la tradition du mouvement socio-religieux progressiste de la Théologie de la libération, dont le Pérou fut un des berceaux dans les années 1960.

Terre et Liberté doit tenir en juin son premier congrès, durant lequel Marco Arana devrait être désigné candidat à la présidentielle de 2011.

Arana a fait son apparition fin 2009 dans les sondages d'opinion en vue de ce scrutin, avec des scores modestes autour de quelques points, loin derrière des favoris habituels tels le maire de Lima Luis Castaneda et la fille de l'ancien président Keiko Fujimori.

Le prêtre-candidat a toutefois fait l'objet d'attaques virulentes de la classe politique établie, qui redoute les quelques points qu'Arana pourrait rogner dans l'électorat populaire, de droite comme de gauche, privant ainsi un candidat du second tour.