Le silence pesant qui entoure le sort des cinq touristes canadiens arrêtés le 31 décembre dernier à Puerto Vallarta (côte Pacifique, Mexique) a été brièvement rompu hier lorsqu'une source proche du Parquet général de la république - PGR, équivalent mexicain du ministère de la Justice - a affirmé à La Presse que deux d'entre eux avaient été mis en liberté en fin de semaine dernière.

Dans le cas des trois autres, la garde à vue a été prolongée de 40 jours pour étendre la recherche de preuves à leur encontre.

 

La PGR refuse de divulguer les noms des deux Canadiens libérés ou de préciser s'ils se trouvent actuellement au Mexique ou s'ils sont déjà de retour au Canada. On sait simplement qu'ils ont été mis à la disposition des autorités migratoires mexicaines. Celles-ci ont vérifié s'ils disposaient d'un visa de touriste valide ou, le cas échéant, ordonné leur expulsion du pays.

Leur libération a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères à Ottawa, même si aucune information sur leur identité ni la date de leur retour au pays n'a été divulguée.

«Les trois autres détenus canadiens au Mexique bénéficient toujours de l'assistance consulaire fournie par notre ambassade à Mexico» a expliqué à La Presse le porte-parole de ce ministère, André Lemay.

Ces touristes - quatre Québécois et un homme originaire de Vancouver - ont été arrêtés le 31 décembre dernier, à l'issue d'une fusillade suivie d'une altercation avec les forces de l'ordre dans un club nocturne de Puerto Vallarta, station balnéaire de la côte Pacifique où les cinq amis passaient leurs vacances. Sept Mexicains soupçonnés d'appartenir à une organisation de narcotrafiquants ont également été interpellés.

La police municipale a ensuite, sur ordre du maire de Puerto Vallarta, remis les cinq Canadiens aux mains de l'armée, qui les a retenus prisonniers pendant cinq jours dans des conditions totalement troubles. Les cinq touristes affirment d'ailleurs avoir été torturés par les militaires.

Ces accusations de torture exprimées durant leur première garde à vue sont toujours «prises en considération» à Ottawa, souligne M. Lemay. «Notre ambassadeur à Mexico est à la recherche d'informations et de précisions concernant ces allégations. Nous avons encore envoyé une note diplomatique au début de février au ministère des Affaires étrangères mexicain pour souligner notre préoccupation», a expliqué ce porte-parole.

Au début de janvier, les cinq touristes ont été transférés par l'armée à Mexico et présentés au parquet fédéral spécialisé dans la lutte contre le crime organisé (SIEDO). Cette instance judiciaire, qui traite tous les grands criminels mexicains liés au trafic de drogue, a immédiatement ordonné l'ouverture d'une enquête à leur encontre, avant de les placer en garde à vue pour 40 jours dans la maison d'arrêt de la SIEDO, dans le centre de Mexico.