Quelque 10 000 partisans de l'ex-président Manuel Zelaya ont manifesté jeudi à Tegucigalpa contre le nouveau président Porfirio Lobo, investi fin janvier, en réclamant «une assemblée constituante» et «l'arrêt des assassinats politiques», a constaté un correspondant de l'AFP.

La manifestation était organisée par le Front national de résistance populaire, nouveau nom du mouvement des partisans de M. Zelaya, renversé par un coup d'État et forcé à l'exil le 28 juin 2009.

Il a été rejoint par les enseignants, dont les six syndicats nationaux qui ont cessé le travail pour rejoindre le cortège devant le Parlement, gardé par des militaires.

«Nous réclamons la Constituante, le respect des droits de l'homme, l'arrêt des assassinats politiques, la fin de la corruption», a déclaré à l'AFP le porte-parole habituel du Front, Rafael Alegria.

Le Front n'avait pratiquement jamais cessé de manifester après le coup d'État du 28 juin.

«Rien n'a changé dans ce (nouveau) gouvernement, on assassine les gens», a accusé M. Alegria, citant la découverte du corps d'une militante reconnue du Front, Claudia Brizuela, mercredi à San Pedro Sula, au nord-ouest du pays.

Mardi, le Comité national de familles de détenus disparus (Cofadeh), organisation privée opposée au coup d'État, avait déjà affirmé que la présidence Lobo était entachée de deux assassinats politiques et de huit cas de torture.

M. Zelaya, aujourd'hui l'invité de la République Dominicaine, préparait la convocation d'une assemblée constituante quand il a été arrêté par les militaires et exilé à l'aube le 28 juin.

Les auteurs du coup d'État lui ont reproché de vouloir modifier la Constitution pour briguer un mandat présidentiel supplémentaire.

Les putschistes s'opposaient aussi au virage à gauche qu'il avait entrepris en adhérant à l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba), créée par le Venezuela et Cuba en 2004.