Les «brutalités policières» à Cuba contre des «Dames en blanc», épouses et mères de prisonniers politiques, sont «scandaleuses et inacceptables», a affirmé jeudi le président du Parlement européen Jerzy Buzek.

«J'invite instamment le gouvernement cubain à cesser de harceler les gens qui protestent pour la liberté. Nous lui rappelons de libérer immédiatement tous les prisonniers politiques», a déclaré M. Buzek, lui-même ancien dissident politique dans la Pologne communiste.

«Après la mort d'Orlando Zapata, nous sommes gravement préoccupés par la situation de tous les prisonniers politiques derrière les barreaux. Nous sommes particulièrement préoccupés par l'état alarmant du journaliste et psychologue Guillermo Farinas. Nous ne pouvons nous permettre un autre mort à Cuba», a ajouté le président du Parlement européen.

Guillermo Farinas, un cyberjournaliste de 48 ans, a entamé une grève de la faim et de la soif pour obtenir la libération de 26 prisonniers politiques malades. Il est hospitalisé depuis une semaine à Santa Clara (centre) et alimenté par voie intraveineuse sur ordre des médecins.

Le Parlement européen a voté la semaine dernière une résolution déplorant la mort «évitable» de Zapata.

«Le gouvernement cubain doit respecter les libertés fondamentales, en particulier la liberté d'expression et d'association politique. C'est une condition sine qua non pour que s'améliorent les relations» avec Cuba, a insisté M. Buzek.

Une trentaine de «Dames en blanc» qui effectuaient mercredi une «marche de protestation» dans les rues de La Havane, ont été emmenées de force dans des véhicules par la police.

C'était la première fois que la police intervenait ainsi pour couper court à une manifestation des «Dames en blanc» depuis deux ans.