Le président haïtien René Préval s'est engagé lundi à organiser des élections générales cette année dans son pays avec l'expertise de la communauté internationale «pour ne pas laisser de vide politique» à la fin de son mandat, a-t-il confié à l'AFP.

«J'ai demandé au secrétaire général de l'ONU d'envoyer une mission de techniciens pour évaluer la possibilité d'avoir des élections avec des standards internationaux et pour qu'elles soient crédibles», a indiqué M. Préval.

Il a toutefois admis que des élections législatives pourraient ne pas avoir lieu dans les régions les plus touchées - dont la capitale - par le séisme du 12 janvier qui a fait plus de 1,3 million de déplacés.

Haïti «a tellement eu de bouleversements politiques que nous sommes en décalage de dates pour tout. Pour permettre la remise en route harmonieuse du temps électoral et du temps constitutionnel, j'ai choisi de partir le 7 février (2011, ndlr) et c'est ma parole», a martelé M. Préval.

«Ce serait dommage qu'il n'y ait pas d'élections au moment de mon départ. Car l'absence d'autorités légitimes pourrait poser des problèmes de confiance non seulement pour la communauté internationale mais aussi pour les investisseurs», a-t-il souligné. Le président haïtien a assuré vouloir quitter ses fonctions après son mandat de cinq ans pour respecter la Constitution. Il a cependant rappelé qu'il avait commencé son mandat en mai 2006, soit trois mois après la date constitutionnelle.

«Personne ne me l'a demandé. J'ai moi-même annoncé le jour de ma prestation de serment que je m'en irai du pouvoir le 7 février 2011», a encore dit le président haïtien.

Concernant la reconstruction du pays, le président haïtien a appelé ses compatriotes à la patience.

«Je dis à ceux qui sont dans la rue que tout le monde comprend leur difficulté, que personne n'aimerait se retrouver dans les rues vivant dans des conditions vraiment effroyables, mais je leur dis également de prendre patience», a lancé M. Préval ajoutant que la reconstruction serait longue et coûteuse.

Ce n'est pas en se fâchant «que nous trouverons les moyens pour sortir les gens de leur situation. Nous avons fait notre possible pour avoir l'implication financière de la communauté internationale, aujourd'hui il revient aux Haïtiens de faire leur part pour concrétiser la mise en oeuvre de l'engagement des bailleurs», a-t-il conclu.