Trois pays d'Amérique centrale, le Salvador, le Honduras et le Guatemala, qui compteraient au total cinq millions de ressortissants aux États-Unis, ont critiqué samedi une nouvelle loi adoptée par l'État américain d'Arizona qui «persécute» l'immigration selon eux.

Le texte promulgué vendredi par le gouverneur de l'Arizona, la républicaine Jan Brewer, autorise la police à arrêter des suspects pour le seul motif qu'ils sont soupçonnés d'être entrés illégalement aux États-Unis, même en l'absence d'un autre délit présumé.

Or les trois pays pauvres d'Amérique centrale vivent en partie des envois d'argent de leurs émigrés installés aux États-Unis.

«Ce genre de législation qui provoque la persécution de personnes, des travailleurs pour la plupart, nous inquiète», a assuré vendredi soir à San Salvador le ministre salvadorien des Affaires étrangères, Hugo Martinez.

Au Guatemala voisin, la chancellerie a elle aussi fait part de son «inquiétude». «Ce genre de lois est une menace aux notions de base de la justice», a-t-elle estimé samedi dans un communiqué.

Au Honduras, le ministre hondurien des Affaires étrangères, Mario Canahuati, s'est étonné. «Ils sont en train de nous rabaisser, ils abusent de notre peuple, on a du mal à comprendre», a-t-il assuré samedi.

Il y aurait aux États-Unis 2,5 millions de Salvadoriens (la plupart ayant fui la guerre civile de 1980-1992), 1,2 million de Guatémaltèques (dont 60% de clandestins), et un million de Honduriens (dont 60% de sans-papiers).

«C'est une de ces lois aberrantes qui ne font que compliquer la vie à ceux qui sont à la recherche d'un meilleur avenir», a déclaré pour sa part Miguel Montenegro le président de la Commission des droits de l'Homme du Salvador.