Les autorités cubaines ont empêché pour la troisième fois consécutive les «Dames en blanc», épouses et mères de prisonniers politiques cubains, de défiler le dimanche dans les rues de La Havane, a constaté un journaliste de l'AFP.

Une cinquantaine de partisans du régime communiste ont encerclé et sifflé six femmes qui venaient d'assister à la messe dans l'église de Santa Rita dans l'ouest de La Havane. Quand elles ont voulu commencer à défiler dans la Cinquième avenue pour réclamer la libération des prisonniers, un agent de la Sécurité cubaine leur a barré le chemin.

Selon lui, les «Dames en blanc», qui ont reçu le prix Sakharov du Parlement européen «pour la liberté de pensée», n'avaient pas d'autorisation pour défiler. «Vous n'avez pas sollicité l'autorisation pour mener à bien cette activité», a-t-il dit à la leader des «Dames en blanc», Laura Pollan.

La Havane accuse les femmes d'être le «fer de lance» d'une campagne des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE) pour déstabiliser la Révolution cubaine, notamment après la mort le 23 février du prisonnier politique Orlando Zapato, après 85 jours de grève de la faim.

Jusqu'à présent, les défilés du dimanche des «Dames en blanc» étaient tolérés. Mais depuis leurs manifestations de mars pour marquer le 7e anniversaire de l'arrestation de leurs proches, membres d'un groupe de 75 opposants arrêtés en mars 2003, le gouvernement exige une autorisation.