Cuba va ouvrir en janvier des négociations avec les sociétés étrangères intéressées à investir dans la construction de 16 terrains de golf comprenant des villas qui pourront être achetées par étrangers, a déclaré dimanche le ministre du Tourisme Manuel Marrero.

Des entreprises mixtes entre l'État cubain et des capitaux étrangers seront chargés de développer ce projet de luxe qui permettra aux étrangers d'acheter des maisons pour la première fois depuis la crise économique des années 1990, a déclaré à la presse le ministre en marge d'une séance du Parlement.

Entre 1995 et 2000, les étrangers pouvaient acquérir des appartements dans des édifices neufs.

La législation cubaine interdit depuis la propriété immobilière pour les étrangers - ou les Cubains émigrés -. Les Cubains ne peuvent non plus vendre ou acheter une maison, mais seulement «échanger» la maison où ils vivent avec une autre personne s'ils veulent déménager dans un autre quartier ou une autre ville.

Des 16 projets qui ont été approuvés par le «Conseil des ministres», quatre se trouveront à Holguin (est) et les autres dans les régions de Pinar del Rio (ouest), de La Havane et de la station balnéaire de Varadero, à 150 km à l'est de la capitale, selon le ministre.

Ce projet vise à stimuler l'industrie touristique cubaine qui a connu une baisse de ces recettes depuis le début de l'année en raison de la crise économique mondiale, selon les autorités cubaines.

Cuba reçoit chaque année plus de 2,2 millions de touristes principalement canadiens et européens - les touristes américains sont interdits de visite dans le cadre de l'embargo américain - qui rapportent aux caisses de l'État quelque 2 milliards de dollars.

Le gouvernement de Raul Castro, qui cherche à renflouer les caisses de l'État, tente de relancer une économie exsangue en réduisant les dépenses d'importation et en stimulant la production locale.

Le ministre de l'Economie Marino Murillo avait souligné plus tôt dimanche que Cuba allait poursuivre peu à peu le processus de privatisations de petits commerces entamés il y a trois mois avec les salons de coiffure pour permettre à l'État, qui contrôle plus de 90% de l'économie, de «s'occuper des choses les plus importantes».