La commission électorale haïtienne devrait finalement publier vendredi la liste des personnes autorisées à se présenter à la présidentielle prévue pour novembre. L'ex-chanteur des Fugees Wyclef Jean attendra donc encore un peu pour être fixé sur sa candidature.

L'artiste de hip-hop a déclaré mardi dans un échange de courriers électroniques avec l'Associated Press qu'il se cachait après avoir reçu des menaces de mort. Il aurait reçu un appel téléphonique lui ordonnant de partir d'Haïti.

Wyclef Jean, qui a grandi aux États-Unis, a ajouté qu'il ignorait si la commission validerait sa candidature. Cependant, il s'est dit confiant de voir sa candidature acceptée en dépit des doutes qui subsistent sur son éligibilité, liés au statut de résidant qu'exigent les lois du pays.

«Nous attendons la décision de la CEP mais les lois de la Constitution haïtienne doivent être respectées», a-t-il écrit, avant d'envoyer plus tard dans la soirée un courriel d'un seul mot: «Espoir!».

La Constitution stipule que les candidats doivent avoir résidé en Haïti les cinq années précédant le scrutin, mais l'ancien Fugee estime que sa qualité d'ambassadeur itinérant depuis 2007 l'exonère de cette obligation.

Mais même s'il devait être exclu du scrutin du 28 novembre, Wyclef Jean compte demander à ses supporters de se comporter de façon pacifique.

Plus de 30 personnes se sont portées candidates à la succession du président René Préval qui, lui, ne peut pas briguer un nouveau mandat. La CEP a déclaré qu'une vingtaine de candidatures étaient contestées et qu'elle avait besoin de temps pour étudier les dossiers. La liste était initialement attendue pour mardi.

Le prochain président haïtien sera celui de la reconstruction, après le tremblement de terre du 12 janvier qui avait fait quelque 300 000 morts et détruit des centaines de milliers de bâtiments. Il devra notamment surveiller l'utilisation des milliards de dollars d'aide étrangère, dans un pays qui possède une longue histoire d'instabilité politique et de corruption.