Au moins huit personnes, dont six femmes, ont été tuées mardi à l'aube au Mexique dans une attaque, avec des cocktails Molotov, d'un bar de la station balnéaire touristique de Cancun, dans l'est du Mexique, a annoncé le Parquet local.

Selon des témoins, six hommes à bord d'un véhicule ont lancé des bombes incendiaires contre l'établissement dont les responsables avaient dénoncé à deux reprises des tentatives d'extorsion, apparemment de la part du cartel de la drogue des Zetas.

«La mort de huit personnes a été confirmée, six sur place - dont quatre femmes - et deux à l'hôpital, également des femmes», a précisé à l'AFP par téléphone Francisco Alor Quezada, le procureur de l'État de Quintana Roo, considéré comme une des principales portes d'entrée de la drogue en provenance d'Amérique du Sud.

L'attaque a déclenché un incendie qui a détruit le bar.

Les autorités mexicaines ont attribué la semaine dernière au gang des Zetas, encadré par d'anciens militaires d'élite, le massacre de 72 émigrants clandestins découvert dans une ferme proche de San Fernando, à la frontière des États-Unis.

Depuis, les Zetas ont multiplié les défis. Ils sont soupçonnés d'avoir perpétré cinq attentats à l'explosif contre des postes de police et une chaîne de télévision, et d'avoir enlevé deux policiers dont l'un participait à l'enquête sur la tuerie.

Leur ombre plane également sur des violences qui ont éclaté dimanche et lundi dans la petite ville de Panuco, dans l'État de Veracruz, qui borde celui de Tamaulipas au sud, où ils auraient perdu six hommes et tué un militaire dans une fusillade avec l'armée.

Au Mexique, les rivalités entre sept grands groupes de trafiquants de drogue, dans la «guerre des cartels» pour le contrôle de l'approvisionnement de la drogue vers les États-Unis, ont fait 28.000 morts depuis l'arrivée de M. Calderon à la présidence, en décembre 2006, selon des chiffres officiels.

Les Zetas disputent le territoire au cartel du Golfe, auquel ils servaient auparavant d'hommes de main.

Les cartels de la drogue puisent aussi des ressources dans le racket des 400.000 clandestins d'Amérique centrale qui traversent chaque année le Mexique en espérant gagner les États-Unis.