L'ancien Premier ministre français Lionel Jospin, en mission en Haïti, a estimé jeudi que les élections prévues  fin novembre dans le pays seraient pluralistes, mais noté que certains acteurs étaient préoccupés concernant l'organisme chargé d'organiser le scrutin.

«Nous avons constaté que les élections auront lieu, que de nombreux candidats se préparent à participer, ce seront donc des élections pluralistes», a déclaré M. Jospin lors d'une conférence de presse au sujet du scrutin prévu le 28 novembre.

«Nous savons aussi que des forces politiques qui contestent le processus ont décidé de ne pas y prendre part», a ajouté l'ex-Premier ministre.

M. Jospin conduit une mission sur le processus électoral pour le «Club de Madrid», organisation indépendante d'anciens présidents et d'anciens chefs de gouvernement de plus de 50 pays, dévouée au renforcement des valeurs démocratiques.

Il a rencontré des responsables politiques haïtiens, des intellectuels, des hommes d'affaires et a été reçu par le chef de l'État René Préval.

«Beaucoup de candidats rencontrés ont marqué leurs préoccupations à l'égard du déroulement du processus électoral, de l'indépendance du Conseil électoral provisoire (CEP) et de sa capacité technique à organiser ce processus», a indiqué M. Jospin assurant avoir transmis ces préoccupations aux autorités et aux organisations chargées de préparer les élections.

Au-delà du processus électoral, M. Jospin a discuté avec ses interlocuteurs de la gouvernance et de la reconstruction d'Haïti frappé par un puissant séisme le 12 janvier.

«L'aide qui vous est apportée est certainement un témoignage de solidarité internationale. Elle est indispensable, mais l'objectif est qu'Haïti se gouverne pleinement lui-même et relève lui-même le défi de la reconstruction et de son développement avec l'effort de tous», a-t-il lancé.

M. Jospin boucle vendredi sa mission d'une semaine.

Egalement à propos des prochaines élections, l'ONU en Haïti a donné l'assurance jeudi qu'elle allait apporter un soutien logistique aux autorités.

M. Edmond Mulet représentant en Haïti du secrétaire général de l'ONU, a indiqué que les Casques bleus se chargeraient de la sécurité du scrutin de concert avec la police nationale haïtienne.

«La communauté internationale voit la tenue d'élections honnêtes, transparentes et démocratiques comme un pas nécessaire pour avoir une bonne reconstruction d'Haïti», a déclaré M. Mulet.