Des heurts entre des policiers en conflit avec le gouvernement équatorien et des partisans du président Rafael Correa ont fait au moins 50 blessés autour de l'hôpital où il s'est réfugié en dénonçant une tentative de coup d'État, a indiqué la Croix-Rouge.

«Nous avons soigné à Quito 50 personnes qui présentaient des urgences médicales par asphyxie à cause de gaz lacrymogène, des impacts de balles en plomb et de bombes lacrymogènes», a indiqué le porte-parole de la Croix-Rouge, Jorge Argeaga.

Une centaine de policiers motorisés ont encerclé les partisans du chef de l'État qui tentaient d'approcher de l'établissement et ont lancé des grenades lacrymogènes pour les disperser, a constaté une journaliste de l'AFP.

Correa s'est réfugié dans l'hôpital après l'explosion d'une bombe lacrymogène près de lui, alors qu'il sortait de la principale caserne de la capitale où il avait tenté de raisonner les rebelles réclamant l'abrogation d'une loi supprimant certaines primes d'ancienneté.

«Ils nous ont agressés, nous ont lancé des gaz (lacrymogènes), nous ont donné des coups (...) ils ont été très agressifs», a déclaré Pablo Suarez, qui tentait de se protéger avec un drapeau d'Alianza Pais, le parti de Correa.

«Nous avons essayé d'arriver à l'hôpital, mais à deux pâtés de maison, les policiers ont commencé à nous lancer des grenades lacrymogènes et à tirer en l'air. Ils ne nous ont pas laissés approcher», a déclaré Damina Florez, un étudiant de 21 ans au visage égratigné.

Deux photographes de l'AFP ont aussi déclaré avoir été frappés par des policiers rebelles, qui leur ont en outre arraché leurs appareils et effacé leurs clichés, autour de l'hôpital.

Le gouvernement avait appelé auparavant les partisans de Rafael Correa à le «sauver». «Allons ensemble sauver le président, qui est à l'hôpital de la police!», avait lancé Ricardo Patino, le ministre équatorien des Affaires étrangères, à une foule devant le palais du gouvernement de Carondelet à Quito.