Les enquêteurs cubains étaient à pied d'oeuvre vendredi pour tenter de déterminer la cause de la chute d'un avion de ligne cubain ATR-72 survenu la veille dans le centre de Cuba où des équipes de secours continuaient à récupérer les restes des 68 personnes tuées, dont 28 étrangers.

Les autorités cubaines n'ont jusqu'à présent officiellement avancé aucune hypothèse pour expliquer la chute de l'appareil de la compagnie publique AeroCaribbean reliant Santiago de Cuba, deuxième ville du pays dans la partie orientale de l'île, à La Havane.

Les autorités n'ont pas non plus indiqué si elles avaient retrouvé les boîtes noires de l'appareil, qui enregistrent les données de vol, sur le lieu de l'accident survenu près de la localité de Guasimal, dans une zone broussailleuse difficile d'accès du centre de l'île des Caraïbes.

De nombreux policiers avaient bouclé vendredi la zone que continuaient à débroussailler des équipes avec parfois l'aide de pelles mécaniques afin de récupérer les corps ou des débris d'avion, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Les corps - qui sont à peu près tous carbonisés - devaient être envoyés à l'Institut médico-légal de la capitale pour identification. Quant aux familles des victimes, elles étaient accueillies dans la ville de Sancti Spiritus, à une vingtaine de kilomètres au nord de Guasimal, selon les médias cubains.

L'appareil de fabrication française avait décollé jeudi en fin de journée de Santiago (860 km au sud-est de La Havane) par mauvais temps en raison de l'avancée de la tempête tropicale Tomas, qui s'est transformée depuis en ouragan, selon les autorités cubaines.

Moins d'une heure après le décollage, le pilote de l'avion avait fait état d'une «situation d'urgence» avant de perdre le contact avec la tour de contrôle et de s'écraser, provoquant la mort des 61 passagers et des sept membres de l'équipage, selon la même source.

«L'avion est passé au-dessus de Guasimal, il avait déjà des problèmes. Il volait bas, tout est devenu confus, les gens criaient, et l'avion allait en tournoyant et nous avons entendu, boum, le coup» de l'avion qui s'écrase, a raconté à l'AFP Miguel Garcia, un paysan de 69 ans.

D'autres habitants ont affirmé avoir aperçu de la fumée qui s'échappait de l'ATR-72.

Des habitants ont accouru sur place pour tenter d'aider les secouristes à se frayer un chemin à travers les broussailles jusqu'à l'épave de l'appareil en flammes et réduite en morceaux.

Parmi les étrangers à bord figuraient notamment dix Argentins, sept Mexicains, deux Allemands et un Français, ont dit les autorités qui ont publié la liste de tous les passagers. Deux des victimes sont toutefois australiennes et non autrichiennes, d'après une rectification apportée par les ambassades de ces pays.

Les États-Unis, sans relations diplomatiques depuis 1961 avec Cuba et sans ressortissant à bord de l'ATR-72, ont exprimé leurs condoléances aux familles des victimes.

L'avionneur français ATR s'est pour sa part dit prêt à envoyer une équipe à Cuba pour participer à l'enquête sur cet accident, le plus meurtrier depuis 21 ans à survenir sur l'île communiste.

Le 3 mars 1989, la chute d'un avion de ligne cubain Iliouchine peu après son décollage de La Havane avait fait au total 155 morts, soit 115 personnes à bord de l'appareil, dont 113 touristes italiens, et 40 Cubains tués au sol.

Le dernier accident d'un avion de ligne cubain sur l'île remontait à mars 2002. Un avion Antonov-2, qui faisait la navette entre la ville de Cienfuegos (centre) et la station balnéaire de Cayo Coco (centre), s'était écrasé, entraînant la mort des 16 personnes à son bord, dont six touristes canadiens.