Le ministère public va requérir une peine de prison à perpétuité pour «homicide aggravé» contre l'ex-dictateur argentin Jorge Videla (1976-1981) dans la phase finale de son premier procès depuis 25 ans, a-t-on appris mardi auprès du procureur.

«La peine sollicitée est la prison à perpétuité, car le Code Pénal ne prévoit pas d'autre peine pour l'homicide aggravé», a déclaré à l'AFP le procureur du Tribunal n°1 de Cordoba, Maximiliano Hairabedian.

«Il ne peut pas y avoir de discussion sur ce point», a-t-il ajouté, peu avant de faire la demande formelle.

L'ancien homme fort du régime militaire, âgé de 85 ans, est poursuivi avec 30 autres personnes, dont l'ex-général Luciano Menendez, 83 ans, pour l'exécution de 31 détenus politiques après le coup d'État de 1976.

Le verdict est attendu avant la fin de l'année.

Au début du procès, ouvert le 2 juillet, Jorge Videla a assumé «toutes les actions» ordonnées sous sa présidence, tout en ne reconnaissant pas le tribunal civil qui le juge.

L'ancien dictateur est rejugé pour la première fois depuis sa condamnation à perpétuité en 1985, qui avait été annulée cinq ans plus tard par une grâce du président de l'époque, Carlos Menem.

Les lois d'amnistie ont à leur tour été annulées par le Parlement en 2003 et la grâce de Jorge Videla a été déclarée anticonstitutionnelle en 2007.

Poursuivi pour vols de bébés d'opposants, crimes non couverts par la grâce de 1990, l'ancien dictateur avait été placé aux arrêts domiciliaires de 1998 à 2008, avant d'être transféré en prison dans l'attente de ses multiples procès fin 2008.

Jorge Videla, fervent catholique, faisait figure de modéré avant de prendre la tête du putsch du 24 mars 1976 et de diriger le pays jusqu'en 1981. Ces années furent les plus dures du régime, jugé responsable de la disparition de 30 000 personnes par les organisations de défense des droits de l'Homme.