Le président du Venezuela Hugo Chavez, principal allié latino-américain de Tripoli, est sorti du silence qu'il observait depuis le début des manifestations en Libye pour apporter son soutien au colonel Mouammar Kadhafi, confronté selon lui à «une guerre civile».

«Vive la Libye et son indépendance! Kadhafi est confronté à une guerre civile», a déclaré jeudi soir Chavez sur son compte twitter, alors que la vague de violences en Libye a déjà fait plusieurs centaines de morts, de 300 à un millier selon les sources.

Le Venezuela et la Libye se sont fortement rapprochés ces dernières années, au point que Chavez avait déclaré lors d'une visite de Kadhafi dans son pays en 2009, qu'ils étaient «unis dans un même destin, dans la même bataille contre un ennemi commun», l'impérialisme américain.

Ces derniers jours, plusieurs rumeurs ont aussi couru sur une possible fuite du dirigeant libyen à Caracas, avant d'être démenties.

«Nous rejetons la violence, mais il faut analyser le conflit libyen avec objectivité. On est en train de créer les conditions pour justifier une invasion de la Libye dont l'objectif principal (...) est de s'emparer du pétrole libyen», a déclaré au parlement le chef de la diplomatie vénézuélienne, Nicolas Maduro.

«Des gouvernements occidentaux ont demandé des explications et des sanctions. Pourquoi n'exigent-ils pas aussi des sanctions pour ceux qui bombardent des innocents tous les jours en Irak et en Afghanistan? (...) Ce sont aussi des assassins», a-t-il ajouté.

En Amérique latine, le président du Nicaragua Daniel Ortega, allié de Chavez au sein du bloc régional de gauche radicale, avait aussi exprimé sa solidarité avec Kadhafi et le dirigeant cubain Fidel Castro avait affirmé que les États-Unis étaient prêts à donner l'ordre à l'Otan d'envahir la Libye.

Les autres pays de la région, à l'inverse, ont critiqué le régime libyen, le Pérou étant même le premier à annoncer mardi la suspension de ses relations avec Tripoli.