Le dissident cubain Guillermo Fariñas, prix Sakharov 2010 du Parlement européen, interpellé jeudi avec une trentaine d'autres opposants à Santa Clara (centre) alors qu'ils préparaient une manifestation, a été libéré vendredi, a-t-il indiqué à l'AFP.

«Je viens d'être libéré. Les deux officiers de la sécurité qui m'ont ramené m'ont dit que les autres allaient aussi être libérés rapidement», a affirmé à l'AFP Guillermo Fariñas par téléphone depuis son domicile de Santa Clara, à 270 km à l'est de La Havane.

Les militants avaient été interpellés jeudi alors qu'ils allaient manifester dans le centre de Santa Clara pour «demander au gouvernement de respecter les pactes en faveur des droits civiques signés en 2008, la fin de la répression contre les opposants et la libération de tous les prisonniers politiques», a ajouté le dissident.

«Les autorités utilisent une répression politique minimale, elles ne vont pas au-delà d'une simple neutralisation des initiatives», a affirmé à l'AFP Elizardo Sanchez, président de la Commission cubaine des droits de l'homme et de la Réconciliation nationale (CCDHRN), organisation illégale mais tolérée par les autorités.

«Le gouvernement s'efforce de nous discréditer parce que nous dénonçons cette répression sans condamnation (pénale), il pensait que cela passerait inaperçu», a-t-il ajouté en confirmant les arrestations des militants, parmi lesquels Angel Moya, ancien prisonnier politique.

Les autorités cubaines ont accusé ces dernières semaines les Dames en Blanc, groupe d'épouses et proches d'ex-prisonniers politiques, et d'autres opposants de «provoquer des désordres pour justifier des agressions» contre Cuba et d'être «encouragés et payés» par les États-Unis.

Berta Soler, épouse d'Angel Moya et une des leaders des Dames en Blanc, a indiqué de son côté qu'elle n'avait pas encore de nouvelles de la libération de son époux.

Angel Moya est un des douze prisonniers politiques qui sont restés à Cuba dans le cadre de la libération entre juillet 2010 et mars 2011 de 130 prisonniers en échange d'un exil en Espagne. Selon la CCDHRN, après ces libérations, il reste une cinquantaine de prisonniers politiques à Cuba.