L'ancien président mexicain Ernesto Zedillo, qui est aujourd'hui professeur à l'université Yale, aux États-Unis, est poursuivi au Connecticut pour crimes contre l'humanité, en lien avec les meurtres de 45 personnes en 1997 dans un village du Mexique.

Les avocats de dix proches non identifiés des victimes ont intenté une poursuite devant la justice fédérale vendredi dernier à Hartford, affirmant que M. Zedillo est responsable du massacre perpétré par des groupes paramilitaires dans le village d'Acteal, dans l'État du Chiapas, et qu'il a tenté de dissimuler les meurtres.

Les plaignants demanderaient des dommages et intérêts qui pourraient dépasser les 10 millions $ US.

Ernesto Zedillo, qui a été président du Mexique de 1994 à 2000, est maintenant professeur en études internationales à Yale, en plus de diriger le Center for the Study of Globalization à New Haven, au Connecticut.

Cette semaine, il a envoyé des courriels à certains médias dans lesquels il nie les allégations, qu'il estime «sans fondement» et «fausses». Mais M. Zedillo n'a pas répondu aux appels et aux courriels de l'Associated Press mercredi.

Le massacre d'Acteal, survenu le 22 décembre 1997, est l'un des pires cas de violence lié au bref soulèvement armé des zapatistes, en 1994, pour demander plus de droits pour les peuples autochtones du Chiapas.

Des paramilitaires qui seraient liés au gouvernement ont attaqué des militants catholiques qui avaient sympathisé avec les rebelles zapatistes à Acteal. Les assaillants ont tué 45 personnes en quelques heures, notamment des enfants, dont un âgé d'à peine deux mois.

La poursuite allègue que le gouvernement de M. Zedillo a mis fin aux pourparlers de paix avec les zapatistes et a lancé un plan pour armer et entraîner des milices locales afin qu'elles combattent les rebelles. Les plaignants affirment que le président était au courant de ce qui s'est passé à Acteal, mais qu'il a tenté de le dissimuler, enfreignant le droit international humanitaire.

La plainte a été déposée en vertu d'une loi fédérale américaine de 1991, qui permet à des personnes qui s'estiment victimes de violations de droit international d'intenter des poursuites aux États-Unis.