Quarante-neuf cadavres ont été retrouvés en 48 heures sur des voies publiques de Veracruz, à l'est du Mexique, au moment même où se tient dans la ville une réunion nationale des hauts magistrats et procureurs de justice du pays.

Alors que Veracruz est sous haute surveillance policière et militaire en raison de cette réunion qui a débuté mercredi, 14 nouveaux cadavres ont été découverts jeudi dans différents points de la ville portuaire, après que 35 corps eurent été retrouvés mardi dans deux camionnettes abandonnées.

Jeudi la police a trouvé 4 cadavres au centre-ville, 3 au nord de la zone métropolitaine et 7, couverts de sacs en plastique, à deux carrefours de l'ouest de la ville, non loin du siège du ministère public de Veracruz.

Deux jours auparavant, 35 corps, ceux de 23 hommes et 12 femmes, avaient été retrouvés dans deux camionnettes abandonnées, ainsi que près des deux véhicules, sur une voie à grande circulation, à Boca del Rio, dans la zone métropolitaine, non loin de l'hôtel où se tient la réunion des responsables de la justice des 31 États de la Fédération mexicaine ainsi que de la ville de Mexico.

Le procureur de Veracruz, Reynaldo Escobar a précisé que la plupart des décès avaient pour cause une asphyxie. «On voit qu'il y a eu torture, sadisme dans l'exécution de ces personnes», a-t-il dit.

Selon la presse locale, des messages ont été retrouvés près des 35 cadavres, contenant des menaces contre le gang des «Zetas», un gang redouté dirigé par d'anciens militaires d'élite de l'armée mexicaine qui cherche depuis plusieurs mois à prendre le contrôle des routes du trafic de drogue dans cette zone.

Le procureur de Veracruz avait rapidement assuré après la découverte macabre que «toutes les personnes assassinées puis abandonnées à Boca del Rio avaient des liens avec le crime organisé» et étaient impliquées dans des enlèvements, vols de voitures, racket, trafic de drogue ou homicides.

Toutefois, le journal El Universal de vendredi rapporte le témoignage d'une mère de famille, Rocio Velasquez, qui a identifié parmi les cadavres, son fils de 15 ans, arrêté quelques jours auparavant par la police.

Vendredi, une ONG de défense des droits de l'homme a mis en doute la version officielle sur l'appartenance de toutes les victimes au crime organisé.

Miguel Concha, du Centre des droits de l'homme Fray Francisco de Vitoria, a estimé qu'il y avait «des soupçons sur le fait que certaines des victimes pourraient ne pas être liées au crime organisé et cela doit être l'objet d'une enquête et d'un éclaircissement».

La zone métropolitaine de Veracruz est devenue le théâtre cette année de violents affrontements, de fusillades, d'incendies de taxis, d'attaques de civils et on y a enregistré l'assassinat d'au moins trois journalistes.

Cette violence est attribuée par les autorités aux affrontements entre le cartel du Golfe et ses anciens alliés des Zetas.

Lundi, trois évasions quasi simultanées avaient été enregistrées dans des prisons de l'État de Veracruz avec un bilan de 32 fugitifs, dont 14 avaient été repris.