Une responsable des Nations unies s'est dite «horrifiée» jeudi par la lenteur de la reconstruction en Haïti près de deux ans après le tremblement de terre qui a dévasté Port-au-Prince.

Depuis le séisme qui a tué au moins 220 000 des 9 millions d'habitants du pays, seuls 20 000 ouvriers du bâtiment ont été formés, soit 10 fois moins qu'au Pakistan qui avait été touché par un séisme comparable en 2005, a fait valoir Maggie Stephenson, conseillère technique pour Haïti à l'Agence des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).

«Il est nécessaire de former chaque maçon disponible», s'est-elle exclamée à l'occasion d'un débat à l'institution Brookings, groupe de réflexion de Washington.

Près de deux ans après le tremblement de terre de janvier 2010, un demi-million de personnes continuent d'occuper des campements de fortune dans la capitale haïtienne et sa région.

Mme Stephenson a noté que l'urbanisation anarchique dans les pays pauvres rendait les catastrophes naturelles plus meurtrières. A l'échelle mondiale, quelque 14 millions de personnes ont perdu leur logement à la suite de catastrophes naturelles au cours des cinq dernières années.

Selon l'association Habitat pour l'Humanité, 680 millions d'habitants vivaient en zone urbaine susceptible d'être touchée par des catastrophes naturelles en 2000. Ce chiffre pourrait atteindre 1,5 milliard en 2050.