L'ancien président haïtien Jean-Claude Duvalier a été convoqué vendredi par un juge qui lui a rappelé qu'il était soumis à une assignation à résidence lui interdisant de quitter Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP un de ses avocats, Reynold Georges.

«Le juge d'instruction Jean Carvès a demandé au président Duvalier de rester paisible dans les limites de Pétion-ville», dans la banlieue est de la capitale, a déclaré Me Georges.

L'avocat a ajouté que le juge était «sous pression des organisations de défense des droits de l'homme qui confondent la justice avec la haine et la vengeance».

Une assignation à résidence avait été ordonnée en mars dernier contre l'ancien dictateur. Mais ces dernières semaines, l'ancien président à vie a multiplié les déplacements à travers le pays. Il a même été choisi par des étudiants en droit comme parrain de promotion, au grand dam d'anciennes victimes de son régime.

«À chaque fois que le président se déplace, il attire beaucoup de monde et de plus en plus de partisans, ça gêne certains secteurs politiques», a admis Me Georges.

Le juge Carvès, chargé d'enquêter sur les plaintes de crimes contre l'humanité déposées contre Jean-Claude Duvalier, devrait rendre sous peu son ordonnance finale, ouvrant sur d'éventuelles poursuites de l'ancien dictateur.

«Bientôt, M. Duvalier sera fixé sur son sort», a récemment déclaré dans la presse le juge Carvès.

«J'ai déjà dit que Jean-Claude Duvalier sera blanchi de toutes ces allégations fantaisistes», a affirmé Me Georges. «Les crimes qui lui sont reprochés sont prescrits sur une période de dix ans».

Après 25 années d'exil en France, Jean-Claude Duvalier est retourné en Haïti en janvier 2011.

La justice haïtienne poursuit déjà Baby Doc pour corruption et détournements de fonds, tandis que plusieurs plaintes pour crimes contre l'humanité ont été déposées par d'anciens opposants du régime renversé en 1986 par un soulèvement populaire.