Le Nicaragua a rejeté «l'ingérence» des États-Unis après que ceux-ci eurent menacé mercredi de revoir leur politique d'aide à ce pays parmi les plus pauvres au monde, suite à la réélection du président de gauche Daniel Ortega en novembre.

«Le gouvernement du Nicaragua veut rappeler, une fois de plus, que les dernières élections du 6 novembre», à l'issue desquelles le président Ortega a été réélu et son parti a remporté une très large majorité au Parlement, ont confirmé «le processus démocratique» du pays, qu'il entend poursuivre «sans ingérence aucune», a indiqué jeudi le ministre des Affaires étrangères, Samuel Santos, dans un communiqué.

Mercredi, le département d'État américain a indiqué que les États-Unis pratiqueraient un «examen agressif des projets de prêts de la Banque interaméricaine de développement et de la Banque mondiale» au Nicaragua et qu'ils «s'opposeront à toute proposition de prêts qui ne respecte pas les critères de ces institutions».

En effet, «comme l'ont noté des observateurs internationaux et des associations civiles nicaraguayennes, les récentes élections au Nicaragua n'ont pas été impartiales ni transparentes et le processus électoral a été marqué par des irrégularités importantes», a affirmé le département d'État dans un communiqué.

Le ministre nicaraguayen a de son côté assuré que les projets ayant donné lieu à des accords ces cinq dernières années avec la BM et la BID ont été élaborés «avec la plus haute qualité technique, basée sur les standards élevés requis par ces institutions financières internationales» pour prétendre à leurs financements.

Il a également souligné que «toutes les opérations de financement contractées sur cette période (correspondant au précédent mandat de Daniel Ortega, ndlr) avaient pour objectif le développement socio-économique du pays sur des thèmes prioritaires comme la santé, l'éducation, l'énergie, les infrastructures routières, entre autres».