Entre 40 000 et 150 000 étudiants, selon la police et les organisateurs, ont défilé jeudi à Santiago du Chili contre une réforme éducative présentée par la présidente Michelle Bachelet et contre la corruption, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Si les manifestations sur l'éducation sont récurrentes ces dernières années, le thème de la corruption fait lui son apparition, après que divers scandales ont éclaté, éclaboussant la droite ou la famille de la présidente socialiste.

«Il faut dire assez à la corruption», a clamé Valentina Saavedra, présidente de la Fédération des étudiants de l'université du Chili (Fech).

Comme souvent, la dispersion du cortège a donné lieu à quelques des affrontements entre fauteurs de troubles encapuchonnés et forces de l'ordre.

Pourtant réclamée à cors et à cris depuis des années par les étudiants, la réforme de l'éducation proposée la présidente Bachelet mécontente quasiment tous les secteurs concernés.

À la télévision, Valentina Saavedra a dénoncé une réforme «politique» qui sera «probablement illégitime» et appelé les autorités «à construire la réforme de l'éducation, mais aussi les autres, à partir d'un large accord social».

Promesse de campagne de la présidente, la réforme de l'éducation qu'elle est parvenue à faire approuver partiellement en janvier par le Congrès après maintes négociations va trop loin pour les tenants du système actuel - cher et inéquitable - hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), mais pas assez pour les étudiants.

Mme Bachelet, dont la cote de popularité s'est effondrée ces dernières semaines après la mise en cause de son fils et de sa belle-fille dans une affaire immobilière suspecte, a également promis de parvenir à la gratuité des études supérieures pour 80% des étudiants d'ici 2016.