(New York) L’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernandez, qui a été extradé vers les États-Unis où il est accusé d’avoir participé à un gigantesque trafic de cocaïne, a comparu vendredi devant un tribunal de New York.

M. Hernandez, 53 ans, extradé la veille de Tegucigalpa, a été présenté devant une cour fédérale via liaison vidéo.

Il ne lui a pas été demandé de plaider coupable ou non coupable durant cette brève audience. Ses avocats n’ont pas demandé sa libération sous caution, mais ont indiqué qu’ils le feraient ultérieurement.

Le juge, Stewart Aaron, a fixé l’audience préliminaire au 10 mai. C’est ce jour-là que l’ex-président, qui encourt la prison à perpétuité, doit dire s’il conteste les accusations.

La chute a été brutale pour JOH, comme il est appelé dans son pays. À peine venait-il de céder le pouvoir, le 27 janvier dernier, à la nouvelle présidente de gauche Xiomara Castro, que le tout frais ex-chef de l’État (2014-2022) se retrouvait enchaîné aux poignets et aux chevilles lors de son arrestation, le 15 février devant les caméras.

Selon les procureurs américains chargés du dossier à New York, M. Hernandez est un « co-instigateur » du trafic et a fait du Honduras un « narco-État » en impliquant l’armée et la police dans le trafic de drogue à destination des États-Unis.

Il aurait en outre reçu des millions de dollars de diverses organisations de trafiquants de drogue du Honduras, du Mexique et d’autres pays.

En échange de ces pots-de-vin, Juan Orlando Hernandez, accusé d’avoir participé au trafic de 500 tonnes de cocaïne entre 2004 et 2022, a « protégé les narcotrafiquants des enquêtes, [évitant leur] arrestation et leur extradition », assurent les autorités américaines.

Juan Orlando Hernandez, qui s’était présenté comme le champion de la lutte contre le trafic de drogue, avait d’abord été vu par les États-Unis comme un allié dans ce combat. Washington avait été en 2017 l’une des premières capitales à reconnaître sa réélection alors que l’opposition dénonçait des fraudes sur fond de manifestations qui ont fait une trentaine de morts.

M. Hernandez se dit innocent et « victime d’une vengeance des cartels ».